Paris (awp/afp) - Airbus n'a engrangé que 13 nouvelles commandes d'avions commerciaux en mai, tandis que ses livraisons ont piétiné d'un mois sur l'autre à 47, aggravant le retard sur son plan de marche.

Le groupe IAG (British Airways, Iberia...) a commandé huit appareils de la famille de monocouloirs vedette A320neo, soit six A320 et deux A321, tandis que Turkish Airlines a signé pour quatre long-courriers A350, le 13e appareil étant un petit monocouloir A220 destiné à un acheteur privé, selon le bilan mensuel publié mercredi par l'avionneur européen.

Ce nombre restreint de commandes contraste avec le mois précédent, quand Airbus avait signé pour 98 aéronefs. Depuis le début de l'année, il a enregistré 191 commandes nettes.

Côté livraisons, des chiffres scrutés de près car constituant un indicateur fiable de la rentabilité dans l'aéronautique, les clients payant la majeure partie de la facture au moment où ils prennent possession des avions, le bilan de mai est inférieur d'un appareil à celui d'avril, qui avait déjà déçu.

Dans un contexte de possibles difficultés de sa chaîne de fournisseurs, fragilisée par le Covid-19, Airbus, avec 237 appareils livrés en cinq mois à 58 clients, est en retard sur le rythme nécessaire pour atteindre son objectif de 720 aéronefs en 2022: le compteur devrait théoriquement être à 300 fin mai, même si des rattrapages sont possibles en cours d'année.

Le constructeur, dont la production en fin d'année 2021 atteignait un rythme mensuel de 45 appareils de la famille A320, compte passer à 65 avions à l'été 2023 et même 75 en 2025, du jamais-vu pour ce modèle vedette.

Le géant industriel, qui, comme tout le secteur aéronautique, a gravement souffert de la pandémie, avait vu son bénéfice plus que tripler sur un an au premier trimestre 2022, à 1,22 milliard d'euros, sur un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros, en hausse de 15%.

Lors de la publication de ces résultats début mai, le président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury, avait expliqué que ses prévisions pour 2022, dont les 720 livraisons escomptées, restaient "inchangées, bien que le profil de risque pour le reste de l'année s'avère plus difficile en raison de la complexité du contexte géopolitique et économique", allusion également à la guerre en Ukraine.

afp/buc