PARIS (Reuters) - Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a relativisé lundi l'annonce vendredi d'accords aux niveaux gouvernemental et industriel pour le lancement de la prochaine phase de développement du futur avion de combat SCAF (système de combat aérien du futur).

"Il y a une pseudo-annonce politique qui a été faite. Je pense que les autorisations allemandes - qui étaient difficiles à obtenir - sont sorties et ça a donné lieu à des fuites. Ce n'est pas encore tout à fait fait", a-t-il déclaré sur RTL.

"Avant l'heure ce n'est pas tout à fait l'heure", a-t-il ajouté.

Pour l'instant, aucun accord n'a encore été signé entre les groupes industriels Dassault et Airbus, a précisé Eric Trappier en laissant entendre qu'il n'était pas garanti que la signature intervienne dans la semaine.

Même si "ça a progressé", le PDG de Dassault Aviation a prévenu qu'"on est à un tout début du processus" car il ne s'agit pour l'instant que de s'accorder sur la réalisation d'études. "Il y a d'autres étapes derrière qui devront venir, faire voler un démonstrateur et puis lancer un programme de développement", a-t-il expliqué.

Berlin a fait savoir vendredi que la France, l'Allemagne et l'Espagne étaient parvenues à un accord pour le lancement de la prochaine phase de développement du futur avion de combat SCAF, le plus grand projet européen de défense au coût estimé à plus de 100 milliards d'euros.

Lancé en 2017 par le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel à un moment où l'Union européenne était fragilisée par la décision des Britanniques de quitter le bloc communautaire et par la crise des migrants, ce projet a depuis été la source de tensions récurrentes entre la France et l'Allemagne.

(Rédigé par Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)