PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes, hormis Londres, ont fini en hausse jeudi et Wall Street évoluait également dans le vert à la mi-séance à l'exception du Nasdaq, les solides résultats des entreprises ayant ravivé l'appétit pour le risque malgré les craintes, toujours présentes sur les marchés, d'un durcissement monétaire et d'un impact économique du conflit russo-ukrainien.

À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 1,36% à 6.715,1 points. Le Footsie britannique a en revanche reflué de 0,02%, pénalisé par le secteur minier. Le Dax allemand a pris 0,98%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,8%, le FTSEurofirst 300 de 0,18% et le Stoxx 600 de 0,32%.

Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, Vladimir Poutine ayant revendiqué jeudi la victoire de la Russie à Marioupol, théâtre de la principale bataille livrée depuis le début de l'offensive du 24 février, le bon démarrage de la saison des résultats d'entreprises soutient pour la deuxième séance consécutive les marchés d'actions en Europe.

"Les actions montent et la confiance dans les marchés européens a globalement augmenté (...) malgré la hausse des rendements, la guerre en Ukraine et les anticipations de hausse des taux d'intérêt", résume David Madden, analyste marchés chez Equiti Capital.

Sur le plan macro-économique, les chiffres définitifs de l'inflation dans la zone euro en mars, révisés en légère baisse par rapport à l'estimation initiale, à 7,4% sur un an, ont également soutenu la tendance.

VALEURS EN EUROPE

Sur le Stoxx 600 européen, les solides résultats de plusieurs groupes ont contribué à la bonne tenue des principaux compartiments, notamment celui de l'industrie (+1,5%), de la consommation (+1,2%) et de la construction (+1,7%).

A l'opposé le secteur minier (-2,3%) a pâti de la révision à la baisse des prévisions de production d'Anglo American (-8,8%). Rio Tinto a cédé dans son sillage 1,7%.

Dans la consommation, Nestlé a gagné 0,8% après fait état d'une croissance organique de ses ventes supérieure aux prévisions au premier trimestre, malgré la hausse de ses coûts.

Les résultats du groupe néerlandais de peintures et de revêtements Akzo Nobel (+6,6%), ceux du la société d'ingénierie susse ABB et ceux du spécialiste français des emballages en verre Verallia (+4,9%) ont été également bien accueillis.

Côté baisse, Carrefour a cédé 2,9%, la quasi-stagnation de ses ventes en France au premier trimestre ayant déçu certains analystes, tandis que les prévisions d'Eurofins Scientific (-4,7%) ont été jugées trop prudentes.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 0,21%, le Standard & Poor's 500 de 0,01%, tandis que le Nasdaq reculait de 0,31%, la tendance positive étant également soutenue par les publications des comptes trimestriels des entreprises.

Tesla bondissait notamment de 6,5%, à la faveur de résultats supérieurs aux attentes de Wall Street, entraînant dans son sillage tout le secteur des véhicules électriques, tandis que dans le transport aérien les prévisions d'American Airlines (+5,2%) et de United Airlines (+11,4%) profitaient à Southwest Airlines (+4,1%) et Delta Air Lines (+5,4%).

Côté baisse, Netflix perdait encore 4,2% au lendemain de sa chute de plus de 35%, consécutive à la baisse du nombre de ses abonnés.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont légèrement diminué la semaine dernière, à 184.000, a annoncé le département du Travail.

Les conditions d'activité dans la région de Philadelphie se sont pour leur part dégradées en avril avec un indice "Philly Fed" à 17,6 contre 27,4 en mars, montre l'enquête de l'antenne locale de la Réserve fédérale.

CHANGES

Le dollar est stable face à un panier de devises de référence après avoir touché la veille un pic de 20 ans contre le yen à 129,43 en raison de la divergence des politiques monétaires des deux blocs.

L'euro de son côté, qui avait profité dans la matinée des anticipations de resserrement de la politique monétaire de la BCE et du regain de confiance des investisseurs dans la probable victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle française à l'issue du débat de mercredi, est quasiment inchangé à 1,0850 à la clôture des Bourses en Europe.

TAUX

Les rendements obligataires repartent à la hausse, le dix ans américain ayant frôlé le seuil symbolique de 3% à 2,9425, le marché tablant sur une hausse d'au moins 50 points de base des taux de la Réserve fédérale le mois prochain.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a pris six points de base à 0,923% et celui de son équivalent français près de quatre points à 1,386%, profitant des déclarations de Luis de Guindos, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), en faveur d'un arrêt des achats d'obligations dès juillet.

PÉTROLE

Le ralentissement de la production libyenne de brut, affectée par une baisse de plus de 550.000 barils par jour en raison de blocages sur les principaux terminaux d'exportation, et les spéculations sur un possible embargo européen sur le pétrole russe soutiennent les cours de l'or noir.

Le baril de Brent avance de 1,08% à 107,86 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,4% à 103,61 dollars.

(Reportage Claude Chendjou, édité par Matthieu Protard)

par Claude Chendjou