Albioma décroche de plus de 6% à 19,19 euros, pénalisé par le mouvement de grève d'une partie de son personnel à La Réunion. Hier, les centrales Albioma du Gol et de Bois-Rouge (47% de la production d'électricité de l'île) ont cessé de fournir leur production à EDF. Environ 85 000 clients ont ainsi été privés d'électricité plusieurs heures. Tous les usagers ont cependant retrouvé le courant vers 22h30. Prudent, Portzamparc a dégradé sa recommandation sur le titre d'Acheter à Conserver et abaissé son objectif de cours de 23 à 21,2 euros. Le broker a sorti le titre de sa liste Convictions.

L'analyste souligne que la menace évoquée depuis quelques semaines par le management d'Albioma, autrefois appelée Séchilienne Sidec, se traduit par des actes. A ce stade, la grève semble avoir peu de conséquences financières mais la visibilité est faible sur la durée du mouvement, sa propagation aux autres usines et donc son impact sur les taux de disponibilité et de fait sur la rentabilité du groupe.

Ce risque est historique et inhérent à la présence du groupe sur ces territoires, a rappelé Portzamparc.

Il reste cependant positif sur les fondamentaux et la stratégie du groupe, considérant qu'une baisse excessive du titre suite à ce mouvement social serait une opportunité de rentrer sur le dossier.

Selon la presse locale, les employés en grève déplorent un climat délétère et un manque de transparence avec la direction. Un ras le bol général qui s'appuie également sur un manque d'effectifs. Les représentants syndicaux déplorent par ailleurs qu'aucune négociation n'ait été entamée pendant la durée du préavis.

En effet, les employés des centrales thermiques Albioma dans les DOM ont déposé un préavis au niveau national depuis le 2 novembre. Ce préavis a pris fin lundi 20 novembre sans que l'activité dans les usines ne soit stoppée. La CGT avait prévenu à cette date que la mobilisation pouvait débuter à n'importe quel moment.

De son côté, Albioma a rappelé dans un communiqué que le personnel des centrales thermiques du groupe bénéficiait de conditions de travail et de rémunération très favorables, y compris par rapport aux pratiques du secteur.

Selon la société, le DRH s'est rendu à La Réunion la semaine dernière pour participer aux négociations qui n'ont pas pu s'ouvrir suite aux refus des organisations syndicales d'y assister.

Albioma a assuré que les directions générales des sites se tenaient toujours prêtes à mener les discussions dès lors que les organisations syndicales donneront leur accord pour y participer. A suivre donc.