Les législateurs de l'UE ont voté mercredi en faveur du renforcement des règles visant à contrôler les géants américains de la technologie, notamment en étendant leur champ d'application à leurs activités de vente au détail et à leurs utilisateurs professionnels en dehors de l'Europe, dans le cadre de leur position commune lors des prochaines négociations avec les pays de l'UE.

La loi sur les marchés numériques (Digital Markets Act, DMA), dévoilée par Margrethe Vestager, responsable de la lutte antitrust de l'UE, en décembre dernier, établit une liste de choses à faire et à ne pas faire pour les géants américains de la technologie désignés comme gardiens de l'Internet, avec des amendes pouvant atteindre 10 % du chiffre d'affaires mondial en cas d'infraction, une première mondiale.

La proposition de Mme Vestager vise Amazon, Apple, Google, l'unité d'Alphabet, et Facebook, mais le Parlement européen souhaite l'étendre au site de voyage booking.com, au chinois Alibaba et au détaillant en ligne Zalando.

Les législateurs européens souhaitent également que les règles s'appliquent aux navigateurs web, aux assistants virtuels et à la télévision connectée, ajoutant à la liste de Mme Vestager les services d'intermédiation en ligne, les réseaux sociaux, les moteurs de recherche, les systèmes d'exploitation, les services de publicité en ligne, l'informatique en nuage et les services de partage de vidéos.

La proposition des législateurs permettrait également aux utilisateurs de changer plus facilement les paramètres par défaut de leurs services et produits au profit de leurs rivaux.

Ils souhaitent que la Commission établisse un rapport annuel sur les "gatekeepers", avec la possibilité pour les législateurs de proposer des enquêtes sur de nouveaux services et de nouveaux produits.

Mme Vestager s'est réjouie du vote.

"Il envoie un message clair : dans notre démocratie européenne, ce n'est pas à BigTech de fixer les règles du jeu, mais aux législateurs", a-t-elle déclaré dans un tweet.

Les législateurs devront maintenant concilier leur proposition avec celle des pays de l'UE et de la Commission l'année prochaine avant que le projet de règles puisse devenir une loi. (Reportage de Foo Yun Chee ; édition de David Gregorio)