Hong Kong (awp/afp) - Le géant du paiement en ligne Ant Group, connu pour son système Alipay omniprésent en Chine, envisage désormais de lever 35 milliards de dollars (32 milliards de francs suisses) lors de son introduction en Bourse, qui serait dès lors, et de loin, la plus importante de l'histoire, rapporte l'agence Bloomberg.

Signe de la confiance de l'entreprise, qui est affiliée au béhémoth chinois du commerce en ligne Alibaba, elle ne va pas chercher à s'appuyer sur les investisseurs "piliers" ("cornerstone investors"), qui acceptent de conserver les actions pendant un certain temps pour renforcer la confiance et favoriser la stabilité du cours.

Le groupe espère lever cette somme - qui serait bien supérieure aux 29,4 milliards de dollars raflés par le géant saoudien du pétrole Aramco sur la place boursière de Ryad - à Hong Kong ainsi que sur une nouvelle plateforme créée en 2019 à Shanghai, explique Bloomberg en s'appuyant sur deux sources non identifiées.

Ce projet valoriserait Ant Group à hauteur de 250 milliards de dollars.

Ant Group revendique mensuellement plus de 700 millions d'utilisateurs actifs de son système Alipay et un volume annuel de transactions dépassant les 118'000 milliards de yuans (16'975 milliards de francs suisses) en Chine continentale.

Son principal concurrent dans le pays est le géant de l'internet Tencent avec sa plateforme WeChat Pay.

Ant Group a obtenu la semaine dernière le feu vert de la Bourse de Shanghaï pour cette introduction. Le groupe basé à Hangzhou (est) doit prochainement, peut-être la semaine prochaine, discuter de ce projet avec la Bourse de Hong Kong. L'introduction en Bourse pourrait intervenir en octobre.

Le groupe avait expliqué en août qu'il comptait utiliser les fonds levés pour développer ses systèmes de paiement transfrontalier et développer ses capacités en termes de recherche et développement.

En optant pour Hong Kong, Ant Group répondait à l'appel de Pékin, qui souhaite voir les fleurons nationaux du secteur des technologies se coter sur les places boursières nationales, dans une période de rivalité économique et politique acérée avec les Etats-Unis.

Il s'agit là d'un revers pour les marchés américains, sachant que d'autres groupes chinois, notamment dans le secteur des technologies, envisagent de se détourner de New York du fait du contexte géopolitique.

Cette introduction en Bourse constituera cependant un coup de fouet pour Hong Kong, au moment où des questions se posent sur l'attractivité internationale de l'ex-colonie britannique, du fait de sa reprise en main musclée par Pékin.

afp/jh