Le Dow Jones a gagné 46,90 points, soit 0,26%, à 17.910,33 et le Nasdaq Composite a progressé de 19,38 points (+0,38%) à 5.147,12 mais l'indice large Standard & Poor's-500, référence de nombreux investisseurs, a cédé 0,73 point (-0,03%) à 2.099,20 .

L'économie américaine a créé 271.000 emplois le mois dernier selon le rapport du département du Travail, le chiffre le plus élevé enregistré depuis décembre dernier.

Le taux de chômage est parallèlement revenu à 5,0%, au plus bas depuis avril 2008, un seuil qui correspond à la définition du plein emploi pour la plupart des économistes. Quant au salaire horaire moyen, il a augmenté de 0,4% le mois dernier.

Tous ces éléments, qui viennent s'ajouter aux très bons chiffres des ventes de voitures publiés mardi et aux dernières déclarations publiques de Janet Yellen, la présidente de la Fed,, confortent le scénario d'un relèvement du taux des fonds fédéraux, le principal instrument de politique monétaire conventionnel de la banque centrale, à l'issue de sa réunion des 15 et 16 décembre.

Après les chiffres de l'emploi, les marchés à termes estimaient à 70% la probabilité d'une première hausse de taux le mois prochain selon les données de CME Group, contre 58% juste avant la publication des statistiques.

Ces dernières ont favorisé l'appréciation du dollar, qui a pris plus de 1,2% sur la séance face à un panier d'autres grandes devises de référence, atteignant son plus haut niveau depuis mi-avril. L'euro s'affichait en fin de journée à 1,0740 dollar.

Les nouvelles économiques du jour ont aussi avantagé les valeurs bancaires, qui bénéficient généralement de la hausse des taux d'intérêt.

LES BANQUES RECHERCHÉES, LES "UTILITIES" À LA PEINE

L'indice S&P des valeurs financières a ainsi pris 1,05%. Les banques JPMorgan Chase & Co, Bank of America et Citigroup ont toutes trois gagné plus de 3%.

A l'opposé, le secteur des services aux collectivités, les "utilities", a cédé 3,6%. Duke Energy a abandonné 3,69%, Consolidated Edison 5,2%.

"Le marché réagit aujourd'hui comme s'il était acquis que les taux seraient relevés en décembre", a commenté Ben Halliburton, directeur des investissements de Tradition Capital Management. "On fait de la rotation sectorielle pour essayer d'en profiter ou pour réduire son exposition là où ça ne sera pas avantageux."

Parmi les sociétés ayant publié leurs résultats depuis jeudi soir, Kraft Heinz a abandonné 4,52% et TripAdvisor 6,8% après des trimestriels inférieurs aux attentes, tandis que Walt Disney prenait 2,36%.

Aux fusions-acquisitions, Youku Tudou, le "Youtube chinois" a bondi de 7,26% en réaction à l'annonce d'un accord définitif sur son rachat par Alibaba. Ce dernier a abandonné 2,07%.

Quant à la société de biotechnologies ZS Pharma, elle a vu son cours s'envoler de 40,6% après l'annonce de son rachat par AstraZeneca pour 2,7 milliards de dollars.

Le Dow a gagné 1,4% sur l'ensemble de la semaine, le S&P 0,96% et le Nasdaq 1,85%, tous trois affichant leur sixième performance hebdomadaire positive d'affilée.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat américains ont nettement augmenté, le rendement à deux ans atteignant son plus haut niveau depuis cinq ans et demi à 0,958%. Le rendement à dix ans, lui, a touché un plus haut de trois mois à 2,349%.

"A moins que les indicateurs publiés d'ici la mi-décembre soient extraordinairement mauvais, la probabilité que la Fed passe à l'action en décembre est très, très élevée", souligne Krishna Memai, responsable des investissements d'OppenheimerFunds.

(Lewis Krauskopf, avec Abhiram Nandakumar et Charles Mikolajczak; Marc Angrand pour le service français)