Alphabet, société-mère de Google, ne participe pas à la hausse du marché, cédant 0,74% à 1 133 dollars ; les investisseurs s’inquiétant de la forte hausse des coûts, qui pèse sur la marge opérationnelle. Cette crainte vient régulièrement pénaliser l’action de la célèbre firme Internet à l’occasion de ses résultats. Cette progression des dépenses reflète les efforts réalisés par le groupe américain pour se diversifier hors de la publicité, qui a représenté 83% de ses revenus en 2018.

Au quatrième trimestre, Alphabet a généré un bénéfice net de 9,95 milliards de dollars, soit 12,77 dollars par action, à comparer avec une perte nette de 3 milliards de dollars, soit -4,35 dollars par action, un an plus tôt. Comme de nombreuses sociétés américaines, ses comptes de 2017 avaient souffert de la réforme fiscale. Le chiffre d'affaires a augmenté de 22% à 39,28 milliards de dollars, ressortant au-dessus les attentes de Wall Street : 38,90 milliards de dollars.

Si traditionnellement, les analystes américains se concentrent sur le bénéfice par action, ils sont aussi très attentifs dans le cas de Google à sa marge opérationnelle. Or celle-ci est ressortie sous les attentes en reculant de 3 points à 21% au quatrième trimestre, sous l'effet de la forte hausse des dépenses. Ses investissements en R&D ont bondi de 40% à 6 milliards de dollars, notamment sous l'effet des recrutements. Au quatrième trimestre, 4399 employés sont venus gonfler les effectifs, qui se rapprochent désormais des 100 000 : 98 771.

Principalement connu pour la recherche sur Internet, la publicité en ligne et YouTube, Google prépare son avenir en investissant dans des domaines très éloignés. Elles sont regroupées dans la division "autres paris", qui comprend en particulier son activité de voiture autonome, Waymo. Elle a essuyé une perte de 1,3 milliard de dollars au quatrième trimestre contre une perte de 748 millions de dollars, un an auparavant. Cette division ne génère pratiquement aucun revenu, seulement 154 millions de dollars. Pour UBS et JPMorgan, les pertes plus lourdes de prévu de cette division expliqueraient la déception au niveau du résultat opérationnel du groupe.

La direction a essayé sans succès de rassurer les investisseurs en indiquant lors d'une conférence téléphonique que la croissance des investissements et des effectifs allait ralentir cette année.