En 2019, le gouvernement avait déclaré que les fermetures d'urgence d'Internet étaient du ressort des États dans l'intérêt de l'ordre public.

Le système actuel "cause des inconvénients importants au grand public local", a déclaré l'Internet and Mobile Association of India (IAMAI) - qui représente notamment Google, Twitter, Facebook et Reliance d'Alphabet - dans une lettre adressée au gouvernement.

La lettre, qui a été vue par Reuters, indique que seul le gouvernement fédéral devrait agir en tant qu'autorité dirigeante pour les suspensions d'Internet, et que les États doivent suivre une procédure établie par lui.

Deux sources de l'industrie ont déclaré qu'un contrôle fédéral permettrait de rationaliser le processus d'exécution des arrêts.

Les coupures d'Internet ont coûté au pays plus de 580 millions de dollars en 2021, avec 59 millions de personnes touchées par l'arrêt des services sans fil qui a duré plus de 1 150 heures, selon un rapport de recherche du groupe de protection de la vie privée sur Internet top10vpn.

L'Inde est le pays qui a connu le plus grand nombre de coupures d'Internet au cours des quatre dernières années, représentant 58 % des 182 coupures enregistrées dans le monde l'année dernière, selon le groupe de défense d'Internet Access Now.

Les gouvernements des États du pays y ont souvent recours pour maintenir l'ordre public, par exemple lors de manifestations, ou aussi dans certains cas pour empêcher la tricherie pendant les examens.

Une fois qu'un ordre de fermeture est émis, les sociétés de télécommunications éteignent les réseaux cellulaires aux tours de transmission fournissant des services Internet par téléphone mobile dans la zone, ce qui perturbe des services comme Google, Twitter et WhatsApp.

La lettre de l'IAMAI au gouvernement, qui n'est pas encore publique, intervient à un moment où les grandes entreprises technologiques en Inde sont déjà confrontées à des règles plus strictes sur tout, du stockage des données aux normes de conformité, ce qui augmente leurs coûts et freine leurs plans d'investissement.

La lettre fait partie d'une réponse plus large de l'IAMAI sur un document de consultation du gouvernement qui demande l'avis des parties prenantes sur la refonte du cadre juridique du secteur des télécommunications.

Le ministère indien des communications n'a pas répondu aux demandes de commentaires sur la lettre de l'IAMAI. L'organisme industriel, Google, Facebook, Twitter et Reliance n'ont pas non plus répondu.

"Les fermetures d'Internet sont largement disproportionnées et excessives. Elles nuisent aux moyens de subsistance, à l'éducation et aux soins de santé de milliers de personnes", a déclaré Radhika Jhalani, conseillère juridique bénévole au Software Freedom and Law Center, qui a suivi le dossier.

Environ 96% des utilisateurs d'Internet en Inde sont des utilisateurs d'Internet mobile et les coupures mettent leur vie "à l'arrêt", a-t-elle ajouté.