Bruxelles (awp/afp) - Google a annoncé jeudi faire appel d'une décision de la justice européenne qui confirmait une amende de 2,4 milliards d'euros infligée par Bruxelles pour pratiques anticoncurrentielles sur le marché des comparateurs de prix.

La Commission européenne, gardienne de la concurrence au sein de l'UE, avait sanctionné Google en juin 2017 pour avoir abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne afin de favoriser son comparateur de prix Google Shopping dans 13 pays européens et lui assurer une position hégémonique en rendant ses concurrents pratiquement invisibles pour les consommateurs.

Le Tribunal de l'Union européenne, établi à Luxembourg, avait le 10 novembre dernier rejeté un premier recours du géant américain de l'internet contre cette amende.

"Après mûre réflexion, nous avons décidé de faire appel de la décision du Tribunal car nous estimons que certains aspects nécessitent une clarification juridique de la part de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE)", a indiqué une porte-parole de Google dans une déclaration transmise à l'AFP.

"Indépendamment de la décision du Tribunal et de l'appel, nous continuons à investir dans les modifications apportées au produit qui fonctionnent avec succès depuis plusieurs années et nous continuerons à travailler de manière constructive avec la Commission européenne", a-t-elle ajouté.

Ce dossier est l'un des trois gros contentieux ouverts par Bruxelles à l'encontre du leader mondial des moteurs de recherche, qui font l'objet de batailles judiciaires au long cours.

L'amende de 2,4 milliards d'euros représentait à l'époque où elle avait été prononcée un montant record. Elle a été dépassée depuis par celle de 4,3 milliards d'euros infligée également contre Google, au sujet de son système d'exploitation Android pour téléphones mobiles, en juillet 2018.

L'examen de cet appel pourrait prendre jusqu'à deux ans avant une décision finale dans cette affaire qui a débuté en 2010, avec le lancement d'une enquête de la Commission consécutive aux plaintes déposées par des concurrents de Google Shopping.

La décision du Tribunal avait représenté une victoire pour la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, à l'origine des procédures contre Google et qui avait subi en 2020 un échec retentissant devant la justice européenne face à Apple, dont elle dénonçait les avantages fiscaux en Irlande.

Face à la lenteur des enquêtes et des recours judiciaires, l'UE est en train d'élaborer une nouvelle législation pour mettre au pas les géants du numérique.

afp/rp