L’Union européenne est prête à dégainer ses mesures commerciales les plus offensives, y compris l’instauration de taxes sur les géants numériques américains, si les discussions avec le président Donald Trump n’aboutissent pas, a déclaré Ursula von der Leyen au Financial Times jeudi.

La présidente de la Commission européenne a précisé que l’UE chercherait à conclure un accord parfaitement équilibré avec Washington, alors que le président Trump a suspendu pour 90 jours l’application de nouveaux droits de douane.

Mais elle a averti que, faute d’un compromis, le bloc pourrait considérablement élargir le champ de la guerre commerciale transatlantique en y incluant les services. Parmi les mesures envisagées figure une taxe sur les recettes publicitaires numériques, qui viserait des groupes tels que Meta et Google, filiale d’Alphabet.

La question de la fiscalité reste retorse et la dépendance de l’UE à la tech américaine rend malgré tout la manœuvre délicate. 

“La guerre commerciale lancée par Trump constitue un véritable point d’inflexion dans le commerce mondial”, a-t-elle affirmé. “C’est un tournant dans nos relations avec les États-Unis, sans aucun doute. Nous ne reviendrons plus jamais au statu quo.”

Von der Leyen a précisé que la Commission avait tenté de négocier avec Washington, mais s’était vu répondre d’attendre l’annonce du 2 avril, au cours de laquelle Trump a imposé une taxe de 20% sur les produits européens.

S’agissant des craintes d’un déferlement de produits chinois sur le marché européen, dans un contexte où ceux-ci sont de plus en plus ciblés par les tarifs douaniers américains, la présidente a assuré que l’UE ne resterait pas passive. Bruxelles mettra en place des mesures de protection si un nouveau système de surveillance détecte une hausse significative des importations en provenance de Chine.