Cette directive, qui entrera en vigueur le 30 septembre, a suscité de nouvelles inquiétudes, notamment de la part de certains responsables du parti au pouvoir, quant au développement de la censure en ligne et à la crainte qu'elle ne mette en péril l'économie numérique du pays.
Le DNS est un système qui traduit les noms de domaine en adresses numériques utilisées par les ordinateurs pour localiser les sites web sur l'internet.
Alors que les fournisseurs d'accès à internet (FAI) locaux exploitent souvent leurs propres serveurs DNS, certains internautes utilisent des serveurs DNS publics, tels que ceux fournis par Google ou Cloudflare, pour bénéficier d'une vitesse d'internet plus élevée ou accéder à des sites web bloqués par les FAI locaux.
Dans le cadre du plan gouvernemental, les requêtes des utilisateurs provenant de ces serveurs DNS tiers seront redirigées vers ceux exploités par les FAI malaisiens.
Dans un communiqué publié samedi en fin de journée, la Commission malaisienne des communications et du multimédia (MCMC) a nié le caractère "draconien" de cette mesure, affirmant qu'elle visait à protéger les groupes vulnérables contre les contenus malveillants ou nuisibles, tels que les jeux d'argent en ligne, la pornographie, les violations de droits d'auteur, l'hameçonnage ou les escroqueries financières.
"La redirection DNS garantit que les sites Web nuisibles sont bloqués tandis que les sites Web légitimes restent accessibles sans perturbation notable", a déclaré la MCMC, ajoutant qu'elle avait bloqué 24 277 sites Web entre 2018 et le 1er août 2024 pour protéger la sécurité des utilisateurs.
Les utilisateurs qui rencontrent des difficultés pour accéder aux sites peuvent déposer une plainte auprès des FAI, tandis que les sites Web bloqués peuvent faire appel aux régulateurs, a indiqué la MCMC.
Syed Ahmad Syed Abdul Rahman Alhadad, membre du People's Justice Party du Premier ministre Anwar Ibrahim, avait qualifié le plan de "draconien", affirmant qu'il pourrait avoir un effet négatif sur l'économie numérique de la Malaisie, qui a été stimulée cette année par d'importants investissements de grandes entreprises technologiques telles que Microsoft, Amazon, Nvidia et Google.
Lim Yi Wei, membre du Parti de l'action démocratique, qui fait partie de la coalition au pouvoir d'Anwar, a déclaré que ce plan équivalait à une censure et présentait des risques en matière de cybersécurité, tels que l'empoisonnement DNS, qui permet à des pirates informatiques de rediriger le trafic web.
Cette décision intervient dans un contexte de surveillance accrue des contenus en ligne sous l'égide de M. Anwar, qui s'est présenté avec un programme progressiste avant d'être porté au pouvoir en 2022.
Le mois dernier, un groupe industriel asiatique comprenant de grandes entreprises technologiques telles que Meta, Google et X a demandé à la Malaisie de suspendre son projet de licence pour les plateformes de médias sociaux, en invoquant le manque de clarté des réglementations proposées.