Voici un aperçu des affaires antitrust américaines dans lesquelles Google joue la carte de la défense et qui pourraient contribuer à façonner l'avenir de l'entreprise.
LES APPLICATIONS ANDROÏD
Le juge James Donato, de San Francisco, a ordonné lundi à Google de remanier certaines parties de son activité liée aux applications Android, ce qui laisse présager de grands changements pour les consommateurs, les développeurs et les fabricants d'appareils mobiles. Pendant trois ans à compter de novembre, Google devra permettre aux utilisateurs d'Android de télécharger des plateformes d'applications concurrentes et d'utiliser des méthodes de paiement concurrentes, et ne pourra pas payer les fabricants d'appareils pour qu'ils préinstallent son magasin d'applications Play.
L'ordonnance a été rendue dans le cadre d'un procès intenté en 2020 par le fabricant de jeux vidéo "Fortnite", Epic Games, qui accuse Google de monopoliser la distribution d'applications Android et les paiements. Google a déclaré qu'il ferait appel du verdict du jury dans cette affaire et qu'il contesterait les changements ordonnés par le tribunal.
Dans une affaire connexe concernant Play, Google a déclaré qu'il paierait 700 millions de dollars pour répondre aux plaintes des consommateurs et des États américains qui l'accusent de pratiquer des prix excessifs pour les applications. Cette proposition de règlement est en cours d'examen par M. Donato, qui s'est demandé si le montant était suffisant.
Par ailleurs, Epic a intenté le mois dernier une nouvelle action en justice accusant Google de s'être illégalement entendu avec le fabricant d'appareils Samsung pour protéger Play de la concurrence. Samsung et Google ont nié ces accusations.
RECHERCHE EN LIGNE
La domination de Google sur la recherche en ligne est au cœur d'un procès intenté par le ministère de la justice devant le tribunal fédéral de Washington en 2020. Dans cette affaire, le juge de district américain Amit Mehta a statué en août que Google avait établi un monopole illégal en payant des milliards de dollars à ses rivaux pour devenir le moteur de recherche par défaut dans le monde.
Le ministère de la justice a indiqué au juge, mardi, qu'il pourrait demander une ordonnance de démantèlement de certaines parties de Google afin de remédier aux violations des règles antitrust commises par l'entreprise. Les propositions spécifiques du gouvernement - telles que la possibilité de forcer Google à céder son navigateur Chrome et son système d'exploitation Android - sont attendues en novembre.
Google devrait proposer ses propres solutions à la fin du mois de décembre, et le juge devrait entendre les arguments des parties en avril 2025.
PUBLICITÉ NUMÉRIQUE
Au-delà de la recherche et des applications, Google est confronté à un trio de procès qui remettent en cause sa position dominante sur le marché de l'affichage publicitaire en ligne. Le mois dernier, la juge du district de Virginie, Leonie Brinkema, a tenu un procès sans jury dans une affaire déposée l'année dernière par le ministère de la justice et un groupe d'États. Google est accusé de dominer illégalement tous les aspects du marché de la publicité, de forcer ses clients à utiliser ses produits et d'utiliser sa taille pour écraser ses rivaux. Les plaidoiries finales sont prévues pour la fin du mois de novembre.
Google se bat également dans deux affaires connexes devant les tribunaux fédéraux du Texas et de New York.
Le Texas est à la tête d'un groupe d'États qui poursuivent Google au sujet des publicités numériques dans une affaire dont le procès est prévu pour mars 2025. Les éditeurs et les annonceurs ont déposé des plaintes connexes pour contester les pratiques de Google en matière de technologie publicitaire, alléguant qu'ils ont été surfacturés et qu'ils ont perdu des revenus.