New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, se montrant de nouveau morose après une parenthèse enchantée mercredi, sous l'effet d'une nouvelle remontée des taux obligataires et de chiffres de l'emploi américain.

Vers 14H15 GMT, le Dow Jones perdait 1,91%, l'indice Nasdaq cédait 3,13% et l'indice élargi S&P 500 abandonnait 2,42%.

Dow Jones et S&P 500 avaient mis fin mercredi à une série de six séances consécutives de repli.

"On a eu droit hier à une pause dont on avait grand besoin, avec tous les vents contraires qui ont tourné, et tout s'est inversé aujourd'hui", a expliqué Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

Mercredi, Wall Street et l'ensemble des Bourses occidentales avaient salué l'annonce de l'intervention de la Banque d'Angleterre, qui va racheter de la dette britannique en circulation pour stabiliser le marché obligataire.

Les rendements des emprunts d'Etat de l'ensemble des pays occidentaux s'étaient brutalement contractés, un signal d'apaisement après plusieurs jours de nervosité croissante.

Mais jeudi, le taux des bons du Trésor américains à 10 ans se tendaient de nouveau, à 3,80% contre 3,72% la veille.

La présidente de l'antenne de Cleveland de la Réserve Fédérale (Fed), Loretta Mester, a fait valoir jeudi que si l'institution était prête à réagir en cas de dislocation du marché, ses membres n'avaient pas observé "aux Etats-Unis le même type de dysfonctionnement de marché" qu'au Royaume-Uni.

Déjà froissés, les investisseurs ont mal accueillis l'indicateur principal du jour, à savoir les nouvelles inscriptions au chômage, qui sont ressorties au plus bas depuis fin avril, à 193.000 demandes, nettement en-deçà des 215.000 attendus.

"Le marché de l'emploi montre toujours de la vigueur, une bonne nouvelle qui est interprétée négativement par le marché parce que cela encourage la Fed dans son combat contre l'inflation", selon Art Hogan.

"Nous ne pourrons pas avoir une économie saine et un marché du travail en bon état si nous ne ramenons pas la stabilité des prix", a plaidé Loretta Mester, sur la chaîne CNBC, estimant que le niveau actuel du taux de la Fed n'était pas encore "restrictif", ce qui signifie qu'il n'induit pas un ralentissement de l'économie, selon elle.

Après avoir envisagé la possibilité d'une hausse d'un demi-point seulement du taux directeur de la Fed lors de sa prochaine réunion, en novembre, les opérateurs privilégiaient de nouveau jeudi l'hypothèse d'un quatrième relèvement consécutif de 0,75 point de pourcentage, qui le porterait à une fourchette de 3,75% à 4,00%.

L'atmopshère a été encore assombrie par l'abaissement de recommandation des analystes de Bank of America visant Apple (-4,68% à 142,82 dollars). Ils ont cité le ralentissement de la demande, qui a incité la firme à la pomme à revoir à la baisse ses objectifs de ventes d'iPhone pour le second semestre.

De manière générale, le secteur technologique, à la fête mercredi, était de nouveau sanctionné. Alphabet (-3,73%), Nvidia (-4,84%), Meta (-4,02%) et Tesla (-6,00%) étaient particulièrement malmenés.

Occidental Petroleum limitait son repli (-0,96% à 60,82 dollars) après qu'un document boursier a révélé que Berkshire Hathaway, la holding de Warren Buffett avait encore augmenté sa participation dans le groupe pétrolier, à 20,9%.

La chaîne de magasins d'articles ménagers et décoration Bed Bad & Beyond (-3,41% à 6,24 dollars) payait la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel en baisse de 28% et inférieur aux attentes. L'enseigne a défendu sa stratégie de réduction de ses stocks au cours de la période, qui a nécessité des rabais.

Le réseau de pharmacies Rite Aid dévissait (-29,23% à 4,97 dollars) après avoir revue à la baisse son objectif de résultat pour l'ensemble de son exercice 2023, qui s'achèvera fin février, citant un affaiblissement de la demande et des difficultés d'approvisionnement.

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