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New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en forte hausse mardi, enthousiasmée par de bons indicateurs macroéconomiques qui confirment un essoufflement de l'inflation et témoignent d'une activité toujours soutenue aux États-Unis.

Vers 14H00 GMT, Dans les premiers échanges, le Dow Jones gagnait 1,12%, l'indice Nasdaq avançait de 2,50% et l'indice élargi S&P 500 prenait 1,73%.

Pour Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, Wall Street était entraîné par deux indicateurs publiés avant l'ouverture de la séance.

D'une part, l'indice d'activité manufacturière dans la région de New York est repassé en positif en novembre, à 4,5 points, contre -9,1 points en octobre et -6,0 points attendus par les économistes.

Quant à l'indice des prix à la production, il n'a progressé que de 0,2 point de pourcentage sur un mois en octobre, contre 0,4 point anticipé. Sur un an, l'inflation atteint 8,0%, au plus bas depuis juillet 2021.

"L'amélioration des données d'inflation justifie un ralentissement des hausses de taux de la Fed (banque centrale américaine) dans les mois qui viennent", a commenté Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics, dans une note.

"L'inflation montre qu'elle se dirige dans la bonne direction", a abondé Art Hogan, "et les marchés vont le saluer, comme ils l'ont fait avec le CPI", l'indice des prix à la consommation, qui était ressorti en-deçà des attentes, jeudi dernier, provoquant une envolée de Wall Street.

Après ces publications, les opérateurs accordaient une probabilité de près de 60% à l'hypothèse d'un taux directeur arrêtant sa course à une fourchette de 4,75% à 5% d'ici juin, alors qu'ils le voyaient majoritairement dépasser 5% la semaine dernière.

La possibilité d'une respiration de la Fed mettait les taux obligataires sous pression. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est descendu jusqu'à 3,75%, pour la première fois depuis près d'un mois et demi, avant de se reprendre légèrement, à 3,81%.

Pour Patrick O'Hare, cette détente sur le marché obligataire contribuait aux "vents soufflant dans le dos" des actions.

La place new-yorkaise accueillait aussi favorablement plusieurs résultats séduisants de la grande distribution.

Walmart était, en particulier, plébiscité (+7,49% à 148,76 dollars), après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel très supérieur aux attentes, dopé par le marché américain et les produits alimentaires, marché sur lequel le groupe de Bentonville (Arkansas) gagne des parts de marché avec ses prix bas.

Les investisseurs n'ont pas tenu rigueur au géant de la grande distribution de sa lourde perte de près de 1,8 milliard de dollars, entièrement attribuable à une charge exceptionnelle de 3,3 milliards liée à un accord amiable dans le dossier des médicaments opiacés.

La vigueur de Walmart profitait au reste du secteur, qu'il s'agisse de Target (+4,38%), dont les résultats sont attendus mercredi, ou de l'enseigne de demi-gros Costco (+3,33%).

La chaîne de magasins de bricolage Home Depot ne profitait que marginalement de cet élan (+0,82% à 309,44 dollars), malgré des résultats supérieurs aux attentes. L'analyste de GlobalData, Neil Saunders, s'inquiète de voir les Américains économiser sur leurs travaux d'aménagement et des effets du ralentissement du marché immobilier sur les ventes du groupe.

"La combinaison des bonnes nouvelles de sociétés et des données mécroéconomiques rend les investisseurs enthousiastes ce matin", a conclu Art Hogan.

Reprenant leur mouvement de yo-yo dicté par les oscillations du marché obligataire, indicateur du coût de financement de leur croissance, les valeurs technologiques avaient le vent en poupe, d'Apple (+3,27%) à Amazon (+3,94%), en passant par Tesla (+4,83%) et Alphabet (+2,44%).

Le fabricant taïwanais de semi-conducteurs TSMC prenait de la vitesse (+13,18% à 82,39 dollars) après l'annonce d'une montée au capital du holding de Warren Buffett, Berkshire Hathaway, qui a acheté pour 4,1 milliards de dollars d'actions du groupe au troisième trimestre.

Plusieurs sociétés chinoises cotées à New York bondissaient, les investisseurs espérant, selon Patrick O'Hare, un soutien plus marqué du gouvernement chinois à l'économie après la publication, mardi, de mauvais chiffres de ventes de détail, en baisse en octobre sur un an.

Le géant du commerce en ligne Alibaba (+9,76%) et le constructeur de véhicules électriques XPeng (+6,37%) étaient particulièrement recherchés.

tu/LyS