New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mardi, privée d'un vrai rebond après des déclarations, jugées agressives, d'une responsable de la Fed.

Le Dow Jones a cédé 0,26%, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 0,98%, et l'indice élargi S&P 500 a grapillé 0,25%.

Après trois séances où les investisseurs étaient aux abois et des pertes considérables, les indices semblaient partis pour se redresser lors du début des échanges.

"La baisse des taux sur le 10 ans (rendement des emprunts d'Etat américains) a été un catalyseur pour le marché, couplé au fait que le marché avait vécu un coup de balai spectaculaire", a expliqué Quincy Krosby, de LPL Financial.

Le Nasdaq, qui fait l'élastique depuis des semaines, a ainsi grimpé de 2,76% en début de séance, avant de réduire considérablement la voilure, de même que, dans des proportions moindres, le Dow Jones, qui a fini sur une quatrième baisse d'affilée, et le S&P 500.

Ce revirement est intervenu alors que Wall Street fait face "à une série de vents contraires toujours à l'oeuvre, notamment les inquiétudes liées à la Fed (banque centrale américaine), l'inflation et la possibilité d'un ralentissement économique", ont écrit, dans une note, les analystes de Schwab.

Sont venues nourrir le contexte les déclarations de la présidente de l'antenne de Cleveland de la Réserve fédérale, Loretta Mester, qui s'est dite ouverte à une hausse du taux directeur de 0,75 point de pourcentage lors d'une prochaine réunion de la Fed si la flambée des prix ne se calmait pas aux Etats-Unis.

"Ca a aidé à retourner le marché", a expliqué Marc Chandler, chef de la stratégie marchés pour le courtier Bannockburn Global Forex.

Les propos de Mme Mester ont aussi influencé le marché obligataire, qui a perdu le semblant de vigueur qu'il avait retrouvé dans la matinée. Descendu assez sensiblement, jusqu'à 2,93%, le rendement des emprunts d'Etat à 10 ans s'est ensuite tendu, à 2,99%. Les taux évoluent en sens opposé des prix des obligations.

Autre raison de l'oscillation du jour, le manque de conviction des investisseurs à la veille de la publication de l'indicateur d'inflation américain CPI, qui devrait renseigner sur le dossier brûlant de l'inflation.

"Le marché espère y voir la confirmation que l'inflation a atteint un pic" et va ensuite ralentir, a expliqué Quincy Krosby, tout en prévenant "qu'un ou deux points sur une courbe ne font pas un changement de direction" et qu'il faudra sans doute attendre encore avant de pouvoir confirmer ce revirement.

A la cote, chahutés ces dernières semaines, les poids lourds de la technologie, de Nvidia (+3,81%) à Intel (+2,18%), en passant par Broadcom (+3,28%) ou AMD (+2,74%), ont essayé de stimuler la place new-yorkaise.

Dans une moindre mesure, Apple (+1,61%), Microsoft (+1,86%) et Alphabet (+1,33%) ont eu aussi droit à un répit.

A l'inverse, les valeurs bancaires ont été fuies, les investisseurs étant plus attentifs à l'impact d'un possible ralentissement économique sur le volume et la qualité du crédit qu'à la restauration des marges avec des taux plus élevés.

Bank of America (-1,68%), JPMorgan (-2,44%) ou Wells Fargo (-2,00%) ont tous reculé.

Ailleurs, Peloton a souffert (-8,70% à 12,90 dollars), après la publication d'un chiffre d'affaires inférieur aux prévisions des analystes et d'une perte plus importante qu'attendu. Plus préoccupant encore pour les investisseurs, la société a indiqué qu'elle était "faiblement" dotée en fonds propres, ce qui fait craindre pour la pérénité du spécialiste des vélos d'appartements et tapis de course connectés.

Pfizer a avancé (+1,75% à 49,49 dollars) après l'annonce de l'acquisition, pour 11,6 milliards de dollars, du laboratoire Biohaven Pharmaceutica (+70,78% à 141,99 dollars), spécialisé notamment dans le traitement des migraines.

Norwegian Cruise a pris le large (+1,63% à 16,21 dollars), entraîné par des résultats jugés encourageants et l'annonce que les réservations pour le quatrième trimestre 2022 sont au niveau de celles de 2019, soit avant la pandémie. Le croisiériste peut aussi compter, pour la première fois depuis plus de deux ans, sur une flotte au complet.

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