Zurich (awp) - Touché de plein fouet par la sortie du charbon, Alpiq a affiché une lourde perte nette de 268 millions de francs suisses en 2019, quatre fois plus importante qu'en 2018, malgré la bonne tenue des énergies renouvelables et du négoce international d'énergie.

Le groupe de production d'électricité valdo-soleurois, qui n'est plus coté en Bourse depuis le 17 décembre 2019, a fait état d'une chute de 21% du chiffre d'affaires à 4,1 milliards de francs suisses, a-t-il annoncé lundi dans un communiqué.

Quant au résultat brut d'exploitation (Ebitda), il a bondi à 168 millions de francs suisses l'année dernière, contre seulement 9 millions en 2018. Le bénéfice d'exploitation (Ebit) s'est par contre encore dégradé à -233 millions, contre -160 millions l'année précédente.

Cette différence entre l'Ebitda et l'Ebit s'explique par des amortissements et dépréciations de 401 millions de francs suisses. Ces dernières concernent essentiellement les immobilisations corporelles sur les centrales à charbon tchèques de Kladno et Zlín (186 millions).

Motivée pour des raisons stratégiques, la vente de ces deux centrales thermiques a généré un recul de la contribution au résultat par comparaison avec l'exercice précédent. Mais en même temps, Alpiq est parvenu à réduire de plus de 60% les émissions de CO2 de ses centrales.

Réduction de l'endettement net

Grâce à la mise en oeuvre de sa stratégie financière, Alpiq a poursuivi la réduction de l'endettement net à 206 millions de francs suisses, après 247 millions au bouclement de l'exercice 2018.

La production d'électricité en Suisse est certes respectueuse de l'environnement mais elle est déficitaire (-26 millions de francs suisses au niveau de l'Ebitda), tandis que celle produite à l'international a continué d'apporter la plus forte contribution au groupe.

Suite au démantèlement récent de la centrale nucléaire de Mühleberg, les prochains candidats au débranchement sont encore loin. Si la nouvelle stratégie énergétique de la Suisse prévoit l'abandon progressif de l'énergie nucléaire - dont notre pays tire 40% de son électricité - les autres centrales pourront continuer à fonctionner tant qu'elles seront sûres.

La centrale de Gösgen, propriété à 40% d'Alpiq et inaugurée en 1979, doit encore tourner au moins jusqu'en 2034. La centrale de Leibstadt (notamment détenue par Alpiq, Axpo, BKW et CKW), active depuis 1984, doit quant à elle rester opérationnelle au minimum jusqu'en 2045.

Dans ces circonstances, le conseil d'administration propose de renoncer au versement d'un dividende pour le cru 2019.

La direction d'Alpiq table sur "une reprise attendue du résultat pour 2020", sans préciser de chiffre, grâce à un impact positif des prix de l'électricité et du CO2 sur les marchés de gros.

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