Le ton est monté d’un cran entre le groupement RATP-SNCF Voyageurs d’un côté et Alstom (-3,21% à 43,98 euros), de l’autre. La pomme de discorde porte sur les conditions du méga-contrat de 2,56 milliards d’euros visant à équiper le RER B de 146 nouvelles rames à compter de la fin 2025. Faute de viabilité, Alstom a décidé hier de retirer l’offre remportée par Bombardier-CAF. Mais la RATP et la SNCF ne l’entendent pas de cette oreille. « Par son rachat de la société Bombardier Transport, Alstom a repris l’ensemble des contrats et engagements de l’entreprise », affirment les clients.

Le groupement RATP-SNCF Voyageurs s'est ainsi dit jeudi soir " prêt à engager toutes les actions judiciaires à l'encontre d'Alstom ".

" La décision d'Alstom-Bombardier entraînerait un retard totalement inacceptable pour la livraison de ces 146 trains alors même que la ligne B du RER est la deuxième ligne de voyageurs la plus fréquentée d'Europe ", déplore le groupement.

La RATP et la SNCF s'étonnent d'ailleurs du retrait de l'offre par Alstom la veille d'une audience du Tribunal administratif censé, à la demande d'Alstom, se prononcer sur la viabilité de l'offre, sur la base des documents produits et échangés.

Selon Henri Poupart-Lafarge, le PDG d'Alstom, ce méga-contrat est impossible à réaliser dans les délais et présente des coûts avancés qui sont manifestement sous-évalués. Bref, l'offre déposée par le canadien Bombardier-Transport et l'espagnol CAF n'est pas viable.

Pour Invest Securities, "c 'est donc un ‘cadavre dans le placard' pour Alstom qui met le groupe dans une position juridique difficile (...), voit son image ternie et jette une suspicion sur de possibles et éventuelles autres dérives sur le reste du carnet de commandes de Bombardier Transport ".