Alstom se montre conciliant pour obtenir le feu vert de la Commission européenne pour son projet de rachat de Bombardier Transport. En effet, le spécialiste du ferroviaire a listé un certain nombre de concessions qu’il est prêt à faire pour amadouer les autorités antitrust. Sur la place de Paris, Alstom grappille 0,42% à 43,10 euros ce matin. Mercredi, la valeur avait progressé de 1,11% alors que des rumeurs évoquaient l’imminence de concessions.

Dans le détail, Alstom propose un transfert de la contribution de Bombardier Transport pour le train à très grande vitesse V300 Zefiro et la cession du Coradia Polyvalent d'Alstom et du site de production de Reichshoffen en France.

Alstom évoque également la cession de la plateforme Bombardier Talent 3 et des installations de production correspondantes situées sur le site de Hennigsdorf en Allemagne, mais également la fourniture d'un accès à des tiers à certaines interfaces et produits des différentes unités de signalisation embarquée de Bombardier Transport et de systèmes de gestion du contrôle des trains (TCMS).

Ce projet de rapprochement entre le français Alstom et la branche ferroviaire du canadien Bombardier avait été annoncé en février dernier, après plusieurs semaines d'intenses spéculations.

Un tel mariage donnera naissance à un mastodonte, numéro deux mondial du secteur, avec un carnet de commandes d'environ 75 milliards d'euros et un chiffre d'affaires avoisinant les 16 milliards d'euros. L'opération permettra à Alstom de devenir le leader incontesté en Europe et de réduire l'écart avec le chinois CRRC à l'échelle mondiale.

Toutefois, la Commission européenne avait apposé son veto l'an dernier à une tentative similaire : le rapprochement entre Alstom et l'allemand Siemens Mobility. Les autorités européennes jugeaient l'opération contraire à la concurrence.

Après prise en compte des concessions du jour, Bruxelles pourra approuver l'opération, avec ou sans conditions, ou décider de l'ouverture d'une enquête approfondie de plusieurs mois sur le sujet. Une décision pourrait être rendue à la toute fin du mois, avance les Echos.

De son côté, Alstom se veut optimiste : " l'acquisition de Bombardier Transport reste en bonne voie pour une clôture prévue au premier semestre de l'année 2021 ".