Paris (awp/afp) - L'intégration de Bombardier Transport a conduit le constructeur ferroviaire Alstom à publier mercredi un résultat net encore une fois légèrement négatif au premier semestre de son exercice décalé 2022/23, mais chiffre d'affaires, prises de commandes et rentabilité sont en progrès.

La perte nette part du groupe au premier semestre (avril-septembre) atteint 21 millions d'euros (20,6 millions de francs suisses) en raison d'amortissements liés à l'acquisition de Bombardier, en janvier 2021. Pour les mêmes raisons, Alstom avait perdu 26 millions d'euros au premier semestre 2021/22.

Sans cette charge, le résultat net ajusté est en hausse de 4% à 179 millions d'euros.

Le résultat d'exploitation ajusté est en hausse de 18% à 397 millions d'euros, ce qui donne une marge de 4,9%, en progression de 0,4 point en un an.

Le chiffre d'affaires est en hausse de 8% à 8,048 milliards d'euros.

Les prises de commandes, indicateur clef du secteur, sont en progression de 4% à 10,072 milliards d'euros, une baisse de régime en Amérique latine ayant été compensée par de nouveaux contrats en Egypte, en Australie, en Inde, en Allemagne, en Suède, au Royaume-Uni, en Espagne et en France, notamment.

Le carnet de commandes dépassait les 85,9 milliards d'euros au 30 septembre, un nouveau record.

"La dynamique de marché reste très positive, portée par des clients qui confirment leurs plans d'investissement dans toutes les régions", a commenté le PDG Henri Poupart-Lafarge, cité dans un communiqué.

"Notre performance opérationnelle est en amélioration continue à mesure que nous progressons dans l'intégration de Bombardier Transport conformément au plan. Par conséquent, la qualité de notre carnet de commandes s'améliore, avec pour résultat la réalisation des objectifs et l'amélioration de la profitabilité malgré un environnement macro-économique difficile", a-t-il ajouté.

Bombardier Transport était bien moins rentable que son acquéreur avant son rachat, et la direction d'Alstom estime que les ventes relatives aux contrats à perte dont elle a hérité se sont élevées à 1,3 milliard d'euros au premier semestre.

La direction semble bien moins inquiète de la conjoncture que lors de son dernier point en juillet, quand bien même l'inflation et la hausse des coûts pèsent à hauteur de 0,8 point sur sa marge. Elle estime notamment ne pas être outre mesure affectée par la pénurie de composants électroniques.

Sur l'ensemble de l'exercice 2022/23, Alstom prévoit un ratio commandes sur chiffre d'affaires supérieur à 1, une progression des ventes d'au moins 5%, une marge d'exploitation ajustée comprise en 5,1 et 5,3%, et des flux de trésorerie redevenus positifs.

Les perspectives d'ici 2024/25 sont confirmées, avec notamment une augmentation de 5 points en quatre ans de la part de marché du groupe, une progression annuelle d'au moins 5% du chiffre d'affaires et une marge opérationnelle ajustée comprise entre 8 et 10%.

Alstom s'engage également "à livrer une rentabilité soutenue à ses actionnaires", avec un taux de distribution de dividendes compris entre 25 et 35% du résultat net ajusté (hors éléments exceptionnels).

ats/rq