Paris (awp/afp) - L'heure est à la prudence sur les marchés mondiaux mercredi, qui se montrent hésitants après avoir profité en début de semaine des rebonds offerts par une pause dans la guerre commerciale sino-américaine.

"Les nouvelles commerciales ne cessent de s'améliorer", affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, pointant un juteux contrat commercial rendu public mardi entre l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis bien accueilli sur les places américaines.

Une nouvelle survenue après l'annonce lors du week-end d'une désescalade dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, puis mardi d'un taux d'inflation américaine en avril inférieur aux attentes et qui limite les craintes liées aux surtaxes douanières.

Mais en Europe, les indices "peinent à suivre" dans la durée la cadence optimiste des marchés américains, poursuit l'analyste.

Vers 08H00 GMT, la Bourse de Paris perdait 0,31%, Francfort évoluait près de l'équilibre à -0,06%, comme Londres à +0,04%. Milan était en hausse de 0,33%.

Le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a assuré cette semaine que les négociations commerciales avec l'Europe prendraient plus de temps car le Vieux continent souffre selon lui d'un "problème d'action collective", les Etats memebres devant d'abord se mettre d'accord entre eux avant d'entrer en négociations avec leur partenaire commercial.

Un "blocage (...) pesant" pour les Européens, selon Ipek Ozkardeskaya, et qui génère une "impression que l'Europe retombe dans son schéma habituel : trop de prudence, trop de lenteur" et "le risque de compromettre les gains enregistrés au cours des quatre premiers mois de l'année".

Préoccupés, les investisseurs songent à "repositionner leur portefeuille" en se détournant des actifs risqués, note John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.

Prudence également en Asie, où l'indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé en légère baisse de 0,14%.

"Une vigilance particulière est de mise concernant les constructeurs automobiles", notent les experts de Tokai Tokyo Intelligence.

A l'occasion de ses résultats mardi, le constructeur Nissan (-0,70% à la clôture) a dévoilé une perte nette annuelle colossale et annoncé fermer sept usines et supprimer 20.000 emplois d'ici 2027.

Autre géant japonais, Honda a dit mardi prévoir un effondrement de 70% de son bénéfice net sur l'exercice 2025-2026, en raison notamment de l'impact des surtaxes douanières américaines.

La Bourse de Shenzhen a gagné 0,64%, celle de Shanghai 0,86% et la Bourse de Hong Kong prenait 2,11% peu avant sa fermeture.

Alstom déraille

A 07H50 GMT, le titre du constructeur ferroviaire Alstom cédait 14,64% à 19,36 euros, bien que le groupe ait annoncé mercredi des résultats annuels meilleurs que prévu. Alstom revient aux bénéfices après son rachat de Bombardier, à 149 millions d'euros à l'issue de son exercice décalé 2024/25, contre une perte de 309 millions lors de l'exercice précédent. Mais ses objectifs, jugés timides par les investisseurs, ont déçu.

Burberry en hausse

Le groupe britannique Burberry prenait 8,39% vers 07h50 GMT, après avoir annoncé que son bénéfice annuel avait basculé dans le rouge, et de nouvelles mesures d'économies de 60 millions de livres d'ici 2027 menaçant 1700 postes, soit plus de 18% des effectifs.

Dollar américain en recul

"Même si l'apaisement des tensions commerciales a contribué à stimuler les marchés boursiers, le dollar américain est resté à la traîne", remarque Mme Ozkardeskaya.

Vers 07H40 GMT, le dollar cédait 1,08% par rapport à la monnaie unique, à 1,1207 dollar pour un euro.

Le prix du pétrole est en repli, le baril de Brent de la mer du Nord perdant 0,19% à 66,50 dollars, tout comme le baril de West Texas Intermediate à 63,55 dollars.

afp/ib