PARIS (Reuters) - A l'exception du Dax allemand, les principales Bourses européennes sont en hausse vendredi en début de séance, la progression des valeurs liées à l'énergie prenant le pas sur les doutes concernant le vaccin de Pfizer et BioNTech dans l'attente des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,38% à 5.595,48 points vers 09h05 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,07% et à Londres, le FTSE prend 0,68%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est en hausse de 0,24%, le FTSEurofirst 300 de 0,21% et le Stoxx 600 de 0,17%.

Pfizer a annoncé jeudi avoir revu à la baisse le nombre de doses du vaccin contre le COVID-19 qu'il pourra produire d'ici la fin de l'année, citant des difficultés dans la chaîne d'approvisionnement de matières premières utilisées.

L'annonce du laboratoire, qui s'attend à produire 50 millions de doses de vaccin cette année et non plus 100 millions, a jeté un froid à Wall Street, une réaction que Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, juge excessive.

"Les problèmes de chaîne d'approvisionnement ont tendance à être de nature temporaire et généralement faciles à résoudre", a-t-il déclaré.

Toujours aux Etats-Unis, la perspective d'un accord sur un plan de soutien à l'économie prend de l'ampleur alors que le projet bipartite de 908 milliards de dollars bénéficie d'un soutien beaucoup plus large dans le camp républicain bien que le chef de file de la majorité du Sénat, Mitch McConnell, y semble toujours opposé.

La séance du jour sera animée principalement par le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis pour le mois de novembre: les économistes interrogés par Reuters attendent en moyenne 469.000 créations d'emplois non-agricoles contre 638.000 le mois précédent.

"La récente réintroduction de mesures de restrictions dans plusieurs Etats [américains], afin de limiter la progression des nouveaux cas, devrait avoir limité les créations d'emplois", a annoncé Saxo Banque dans sa note matinale.

VALEURS

La tendance en Europe est surtout soutenue par le bond du secteur pétrolier et gazier (+1,7%), qui bénéficie de la hausse des cours du brut à la suite de l'accord de l'Opep+.

A Paris, TechnipFMC (+6,14%) et Total (+1,99%) comptent parmi les plus fortes hausses du CAC 40.

Dassault Aviation prend 6,20% alors que la ministre française des Armées a indiqué jeudi que la négociation avec l'Indonésie sur une commande de 36 Rafale étaient "très bien avancée".

En baisse, Alstom cède 1,07% après avoir annoncé le succès de son augmentation de capital d'environ 2 milliards d'euros destinée à contribuer au financement du rachat des activités ferroviaires de Bombardier.

Cineworld chute de 9,73% à la Bourse de Londres après l'annonce par les studios Warner de la sortie simultanée au cinéma et sur le service de streaming HBO Max de tous leurs films en 2021.

WALL STREET

Longtemps en hausse avec les espoirs suscités par les vaccins contre le COVID-19, la Bourse de New York a nettement réduit ses gains en clôture jeudi, le S&P-500 terminant même dans le rouge après avoir touché un record en séance, à la suite de l'information du Wall Street Journal sur Pfizer. [.NFR]

L'indice Dow Jones a gagné 0,29% à 29.969,52 points. Le S&P-500 a en revanche cédé 0,06% à 3.666,72 points après un pic à 3.682,73. Le Nasdaq Composite a avancé de 0,23% à 12.377,18 points, après un record à 12.439,021.

Aux valeurs, Boeing a pris 5,96% après l'annonce par Ryanair d'une commande de 75 exemplaires supplémentaires du 737 MAX quelques jours seulement après la levée de l'interdiction de vol de l'appareil.

Les futures sur les trois indices américains signalent pour l'heure une hausse de 0,3% à 0,4%.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,22%, pénalisée par les doutes sur le vaccin contre le COVID-19 de Pfizer, mais elle signe néanmoins sa cinquième semaine de hausse d'affilée.

En Chine, les marchés d'actions ont fini sans grand changement, tiraillés entre une série d'indicateurs démontrant la solidité de la reprise économique et les tensions accrues avec les Etats-Unis.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a fini quasiment stable (+0,07%).

CHANGES/TAUX

L'euro se dirige vers sa meilleure semaine en un mois après avoir franchi pour la première fois depuis 2018 le seuil de 1,21 dollar alors que les cambistes se désintéresse du dollar sur fond d'espoirs sur les vaccins et d'avancées sur un nouveau plan de relance aux Etats-Unis.

L'euro évolue à 1,2161 dollar et progresse de 1,7% depuis le début de la semaine.

L'indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, recule de 0,04%, au plus bas depuis avril 2018.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans est stable, à 0,9212%, et celui du Bund à même échéance perd plus d'un point de base à -0,559%.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en hausse après le compromis trouvé entre les membres de l'Opep+ qui ont accepté d'augmenter légèrement leur production de pétrole, de 500.000 barils par jour (bpj) à partir de janvier.

La décision des membres de l'Opep et ses alliés sera compensée par une augmentation de la demande due au lancement à venir de vaccins contre le coronavirus, indique Goldman Sachs dans une note.

"L'Opep+ a franchi l'obstacle de sortir de ses limitations actuelles de façon concertée et l'accent mis à la fois sur l'augmentation de la production et l'écoulement des stocks renforce notre conviction d'une reprise régulière et durable des prix jusqu'en 2021", estime la banque américaine.

Le baril de Brent grimpe de 1,93% à 49,65 dollars et celui du brut léger américain avance de 1,86% à 46,49 dollars.

(édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga