PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini dans le vert vendredi, les bons résultats des banques américaines et la perspective d'une pause dans le cycle de hausses des taux de la Réserve fédérale (Fed) ayant permis au Stoxx 600 d'atteindre un pic de plus d'un an.

Le CAC 40 (+0,52%) n'est pas en reste en matière de record puisque l'indice phare de la Bourse de Paris a inscrit un nouveau plus haut absolu à 7.533,41 points et en clôture à 7.519,61.

Le Footsie britannique a gagné 0,36% et le Dax allemand a avancé de 0,5%.

L'indice EuroStoxx 50 a fini en hausse de 0,63%, le FTSEurofirst 300 de 0,49% et le Stoxx 600 de 0,58%.

Ce dernier a enregistré sa cinquième séance consécutive dans le vert pour clôturer à 466,91 points, après un plus haut depuis février 2022 à 468,05.

Le regain d'appétit pour le risque qui anime les marchés depuis plusieurs jours s'explique en grande partie par la perspective que la Fed puisse cesser la remontée de ses taux d'intérêt à partir de juin, puis même entamer une baisse d'ici la fin de l'année.

Ce scénario auquel s'attache bon nombre d'investisseurs a été alimenté par l'annonce cette semaine aux Etats-Unis du ralentissement des prix à la consommation, de la baisse inattendue des prix producteurs et d'une augmentation des inscriptions au chômage.

Parmi les statistiques du jour, les ventes au détail ont reculé plus qu'attendu le mois dernier aux Etats-Unis, ce qui suscite des préoccupations sur l'évolution de l'économie.

"Les risques de récession augmentent et les pressions inflationnistes se modèrent, ce qui, selon nous, amènera la Fed à faire marche arrière au quatrième trimestre", a déclaré James Knightley, chef économiste chez ING.

Christopher Waller, gouverneur de la Fed, a toutefois souligné qu'il restait du chemin à faire pour ramener l'inflation à l'objectif et que le maintien d'une politique monétaire ferme serait plus longue que ne le prévoient les marchés.

WALL STREET

Au moment de la clôture européenne, les principaux indices de Wall Street perdaient de 0,3% à 0,6%, les chiffres décevants des ventes au détail prenant le pas sur les résultats meilleurs que prévu d'un trio de banques.

JPMorgan grimpait de 7,21%, Citigroup de 2,96% et Wells Fargo grignotait 0,1% après avoir publié toutes trois un bénéfice trimestriel au-dessus des attentes, signalant la résilience de leurs activités malgré la crise qu'a traversé le secteur en mars.

VALEURS

Les banques européennes ont profité des bonnes performances de leurs concurrentes américaines. A Paris, Crédit agricole, BNP Paribas et Société générale ont pris de 2,30% à 3,63%. L'indice sectoriel (+3,04%) a signé la plus forte hausse du jour.

Au lendemain du bon accueil réservé aux ventes trimestrielles de LVMH, la publication par Hermès d'une augmentation du chiffre d'affaires supérieure aux attentes a été saluée par un gain de 1,52% son cours en Bourse.

L'action du sellier a atteint un nouveau pic, à 1.984,60 euros, de même que LVMH (+1,01%) à 894,90.

Alstom a baissé de 3,01% après l'annonce du départ de son directeur financier et un abaissement de conseil de Deutsche Bank à "conserver".

Côté fusion et acquisition, Dechra s'est envolé de 33,07%, le fabricant britannique de produits pharmaceutiques vétérinaires ayant déclaré être en discussions avec le fonds EQT en vue d'une possible offre d'achat à 4,63 milliards de livre (5,23 milliards d'euros).

TAUX/CHANGES

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat européens ont fini en hausse à l'idée que la Banque centrale européenne poursuivre son resserrement monétaire plus longtemps que la Fed.

Le dix ans allemand a inscrit son plus haut niveau depuis mi-mars à 2,432%.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans monte à plus de 3,5%.

Le dollar se dirige vers une nouvelle baisse hebdomadaire alors que les cambistes s'attendent à une fin imminente du cycle de hausse des taux de la Fed.

PÉTROLE

Les cours du pétrole montent, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ayant dit anticiper que la demande mondiale atteigne un niveau record cette année à la faveur de la reprise de la consommation chinoise.

Le Brent gagne 0,38% à 86,42 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,6% à 82,65 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga