Depuis une semaine, l'entreprise a pourtant annoncé un contrat de 500 M€ pour des trains de banlieue en Allemagne, un autre de 115 M€ pour des tramways à Lyon et la première sortie de son train à hydrogène Coradia Lint en France. Les entrées de commandes du 1er trimestre fiscal (mars à juin) avaient atteint des records (6,4 Mds€). Insuffisant pour le marché qui ne s'est toujours pas remis de l'annonce, début juillet, d'objectifs de moyen terme inférieurs aux attentes, en particulier parce que l'intégration du concurrent Bombardier Transport, racheté récemment, sera plus compliquée que prévu.

Le statut de gendre idéal d'Alstom – un dossier parfaitement calibré pour intégrer toutes les sélections ESG de la planète – a fait enfler sa valorisation à plusieurs reprises, mais les gains sont toujours restés sans lendemain sur la période récente. Il faut dire qu'à 45 fois les résultats réalisés sur l'exercice clos le 31 mars dernier, et 38 fois ceux de l'exercice en cours, le titre n'est pas donné. En revanche, si le plan stratégique est déroulé comme prévu, le PER de l'exercice 2023/2024 doit redescendre à 13 fois. Un niveau beaucoup plus raisonnable pour une entreprise qui, en avalant l'un de ses trois principaux concurrents, a conforté sa position oligopolistique sur le marché occidental de la mobilité collective terrestre et amélioré sa capacité de résistance à l'ogre chinois CRRC.

La mobilité verte ne fait plus recette

En 2021, la mobilité verte fait surtout recette dans les stratégies marketing, mais moins en bourse

Le bon vieil adage boursier recommande de ne pas attraper un couteau qui tombe. Mais rien n'empêche de surveiller son évolution de près, au cas où. Actuellement, le dossier affiche une valorisation élevée et des révisions récentes de perspectives baissières, qui font tâche dans le bilan des notations Zonebourse. Un sentiment renforcé par la disparité des avis des analystes, même si l'histoire a démontré que ce paramètre n'est pas forcément un signal négatif.