Alstom (+3,70% à 50,40 euros) est finalement sorti du bois ce matin. Le spécialiste français du ferroviaire a confirmé que des discussions étaient en cours concernant une potentielle acquisition de Bombardier Transport, la branche ferroviaire du canadien Bombardier. « Aucune décision finale n’a été prise », a toutefois prévenu Alstom, qui « informera le public de tout développement significatif sur ce sujet ». Cette annonce intervient après plusieurs semaines d’intenses spéculations dans la presse.

La dernière en date provient du Wall Street Journal qui évoquait dimanche l'atteinte d'un accord préliminaire pour plus de 7 milliards de dollars.

Une telle opération permettrait la création d'un géant occidental, affichant près de 16 milliards d'euros de chiffres d'affaires, capable de rivaliser avec le chinois CRRC.

Toutefois, la Commission européenne avait apposé son veto l'an dernier à une tentative similaire : le rapprochement entre Alstom et l'allemand Siemens Mobility. Les autorités européennes jugeaient l'opération contraire à la concurrence. Un rapprochement entre Bombardier et Alstom pourrait se heurter au même problème, en cas de concessions insuffisantes.

Bombardier Transport et Alstom génèrent tous deux de 60 à 65% de leur chiffre d'affaires en Europe. Toutefois, il existe potentiellement des chevauchements limités entre eux sur les marchés du matériel roulant et de la signalisation des trains à grande vitesse en Europe, ce qui était le principal point de discorde pour la fusion d'Alstom et de Siemens Mobility, note UBS.

Le broker estime que la combinaison de Bombardier Transport et Alstom serait très positive pour le bénéfice par action de la nouvelle entité.

Au final, l'analyste a réitéré sa recommandation Acheter sur le titre Alstom, ainsi que son objectif de cours de 53 euros.

Cette cession potentielle de la division Bombardier Transport intervient alors que le groupe canadien traverse une mauvaise passe. Il est en effet confronté à une dette de long terme avoisinant les 9 milliards de dollars. Pour y faire face, Bombardier a notamment cédé la semaine dernière ses parts dans le programme A220 à Airbus et au gouvernement du Québec.