"C'est étonnant - quand on lit les gros titres - de voir comme la Bourse reste calme, comme elle s'en accommode", a dit Ryan Detrick (LPL Financial). "Il y a eu un peu de fébrilité au début mais ensuite des acheteurs sont réapparus".

Le ton entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, déjà acrimonieux, est brutalement monté ces dernières heures, le président Donald Trump lui promettant "le feu et la fureur" en cas de nouvelles menaces et vantant la puissance de l'arsenal nucléaire américain.

Le régime de Kim Jong-un a répliqué en disant "examiner" un projet de frappe contre l'île de Guam, territoire américain du Pacifique. Mais le secrétaire d'Etat Rex Tillerson a jugé lui qu'aucune "menace imminente" n'émanait de la Corée du Nord.

"Il faut un peu plus que des discours pour provoquer un recul généralisé", a analysé Richard Steinberg (HighTower Advisors). "Je continue de regarder ce qui se passe; je ne pense pas qu'il faille se mettre en branle et vendre à tout va".

L'indice Dow Jones a perdu 36,64 points (0,17%) à 22.048,70 points. Le S&P-500 a abandonné 0,90 point (0,04%) à 2.474,02 points. Le Nasdaq Composite a cédé 18,13 points (0,28%) à 6.352,33 points.

L'indice de volatilité du CBOE a terminé à un plus bas de séance de 11,11 après être monté jusqu'à 12,63.

En dehors de cela, le marché tourne plutôt au ralenti, surtout en période de vacance estivale du Congrès. Le S&P-500 n'a pas fluctué de plus de 0,5% depuis juillet et n'a perdu plus de 1% qu'à deux reprises cette année.

Aux valeurs, Walt Disney et Netflix ont fini sur des pertes respectives de près de 4% et de 1,45%, le groupe de Burbank ayant annoncé mardi qu'il ne fournira plus de films au spécialiste du streaming à partir de 2019 car il lancera son propre service.

En revanche, les valeurs de la défense ont monté et leur indice Dow Jones sectoriel (+1,61% à 415,14) pareillement, avec un record en séance de 415,49.

Office Depot a chuté brutalement, de près de 26%, le géant des fournitures de bureau ayant annoncé des comptes trimestriels en deçà de ce qui était attendu.

Charter Communications finit sur un gain de 2,9%, le groupe français de communication Altice et sa filiale américaine Altice USA (+0,13%) réfléchissant à l'opportunité de lancer une offre sur le câblo-opérateur, selon des sources.

Le volume a été de 6,48 milliards de titres contre une moyenne de 6,16 milliards sur les 20 dernières séances.

Cette guerre des mots entre les Etats-Unis et la Corée du Nord provoque un mouvement des investisseurs vers les valeurs refuge telles que l'or, qui a gagné jusqu'à 1,4% à un plus haut depuis la mi-juin, tandis que le franc suisse et le yen, soutenu aussi par un reflux des rendements des Treasuries américains, en ont également profité.

Les devises japonaise et suisse sont souvent recherchées en période de tensions géopolitiques parce que les deux pays dégagent d'importants excédents courants.

Le rendement des Treasuries à 10 ans a touché un plus bas de six semaines de 2,212% en séance, tout comme celui du papier à 30 ans, à 2,790%, tandis que le rendement à deux ans a égalé un plancher de 1,323% touché voici quatre semaines.

L'adjudiction de papier à 10 ans n'a pas suscité l'enthousiasme et le marché attend dorénavant celle d'obligations à 30 ans demain jeudi.

Les cours du pétrole ont terminé en hausse mercredi sur le marché new-yorkais Nymex, en réaction à la dernière statistique hebdomadaire des stocks de brut américains.

(Avec Saqib Iqbal Ahmed, Gertrude Chavez-Dreyfuss)

par Tanya Agrawal et Kimberly Chin