Paris (awp/afp) - Le milliardaire tchèque et patron de CMI ("Elle", "Marianne"...), Daniel Kretinsky, prête 14 millions d'euros (13,5 millions de francs suisses) à Libération pour garantir "le financement du titre jusqu'à son retour à l'équilibre" en 2026, a annoncé mardi la société Presse indépendante, propriétaire du quotidien.

En plus de ce prêt, M. Kretinsky, via sa fondation, fait un don d'un million d'euros au "fonds de dotation pour une presse indépendante" (FDPI), actionnaire majoritaire de Presse indépendante, selon une annonce faite en interne par le directeur général de Libération, Denis Olivennes.

Versé "sous forme d'obligations", le prêt doit permettre de couvrir les pertes du titre, déficitaire malgré une forte croissance de ses ventes, tout en préservant son "indépendance", selon le communiqué de Presse indépendante.

Le FDPI, auquel le groupe Altice de Patrick Drahi a cédé Libération il y a deux ans, "se réjouit de l'arrivée à ses côtés" d'un "nouveau partenaire de qualité", y voyant "un gage de confiance dans l'avenir du journal", d'après le texte.

Egalement cité dans le communiqué, Daniel Kretinsky se dit "heureux de participer ainsi à la pérennisation d'un journal indépendant et indispensable au débat démocratique".

Denis Olivennes avait annoncé en juillet être à la recherche de 15 millions d'euros pour Libé. Le retour à l'équilibre avait été repoussé de 2023 à 2026, en raison notamment d'un développement plus lent qu'attendu de la publicité, aggravé par la pandémie.

Dans le communiqué de mardi, le dirigeant assure que "Libération est entré de plain-pied dans la révolution des abonnements numériques" et vante la "plus forte progression de diffusion de la presse quotidienne nationale" observée "depuis un an et demi".

D'après l'ACPM, Libération s'est vendu quotidiennement à plus de 93.000 exemplaires sur la période 2021-2022, soit une hausse de 11,14% par rapport à 2020-2021.

En 2021, son chiffre d'affaires a atteint 31,5 millions d'euros, en hausse de 10%, et les pertes d'exploitations ont été réduites à 7,9 millions contre 12,3 millions en 2020.

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