New York (awp/afp) - Le cigarettier américain Altria, fabricant aux Etats-Unis des célèbres Marlboro, a mis fin à sa clause de non-concurrence avec le spécialiste des cigarettes électroniques Juul Labs, dont il possède 35% du capital.

Cette décision offre la possibilité à Altria d'envisager l'acquisition ou la prise de participation dans une autre marque de vapoteuses ou encore de développer sa propre gamme de e-cigarettes.

Elle annule en revanche certaines prérogatives d'Altria au sein de Juul, au niveau de sa présence au conseil d'administration ou de ses droits de vote en tant qu'actionnaire notamment.

Dans un document déposé jeudi auprès du gendarme boursier américain, le groupe de Richmond (Virginie) explique que l'accord pouvait être rompu si son investissement initial de 12,8 milliards de dollars dans Juul, tombait à moins de 10% de sa valeur d'origine.

Or, précise Altria, le montant de cet investissement a chuté à 450 millions de dollars à la fin du 2e trimestre, soit 3,5% de la valeur de départ, en raison notamment des déboires légaux de Juul, qui fait face à la pression accrue des régulateurs américains.

L'agence américaine de la santé (FDA) avait interdit en juin la vente dans le pays de ses cigarettes électroniques, une décision temporairement levée ensuite par une cour d'appel de Washington, afin de prendre le temps d'étudier les arguments mis en avant par l'entreprise

Réagissant à l'annonce d'Altria, un porte-parole de Juul a déclaré à l'AFP: "cette décision nous donne plus de flexibilité en augmentant les options financières et stratégiques que nous pouvons explorer afin de protéger notre entreprise et faire face à l'impact de l'ordonnance désormais levée de la FDA".

"Nous restons confiants dans nos preuves scientifiques et pensons que nous pourrons démontrer que nos produits respectent les normes réglementaires qui les rendent +adaptés+ à la protection de la santé publique", a ajouté le porte-parole.

Début septembre, Juul a accepté de payer 438,5 millions de dollars à 34 Etats ou territoires des Etats-Unis, qui l'accusent d'avoir fait de la publicité auprès des mineurs et de leur avoir vendu ses produits.

afp/al