PARIS (Reuters) - Le groupe de distribution Casino s'effondrait en Bourse vendredi après avoir annoncé une baisse de ses résultats annuels, une augmentation de sa dette et un niveau jugé faible de son flux de trésorerie.

Le distributeur stéphanois s'est dit toutefois confiant dans le fait de retrouver une dynamique de croissance cette année en France grâce à l'amélioration de la situation sanitaire et a promis d'améliorer sa génération de cash flow.

Cette déclaration n'a guère rassuré les investisseurs. A 13h00, le titre Casino reculait de 12,6% à 15,95 euros, soit la plus forte baisse de l'indice SBF 120 <.SBF 20>, en hausse de 1,6%.

"La consommation de trésorerie sous-jacente de l'activité française est et doit rester la véritable préoccupation(...) Nous ne pouvons pas être sûrs que l'année 2022 sera vraiment plus facile et que le cash-burn s'arrêtera en France", a déclaré Clément Genelot, analyste chez Bryan Garnier.

Casino, qui a terminé l'année avec 562 millions d'euros de trésorerie et d'équivalents de trésorerie, a annoncé son intention de ne pas verser de dividende au titre de son exercice 2021 afin de donner la priorité au désendettement.

A fin 2021, sa dette nette s'élèvait à 5,9 milliards d'euros, contre 4,6 milliards un an plus tôt.

Casino, qui poursuit son plan de cession d'actifs afin de réduire justement sa dette, a déclaré qu'il entendait réaliser le solde de 1,3 milliard d'euros de son plan de cession de 4,5 milliards d'euros d'ici la fin de 2023.

En 2021, les ventes totales du groupe ont baissé de 0,8% à magasins comparables pour atteindre 30,5 milliards d'euros alors que son bénéfice d'exploitation a baissé de 12% à change constant pour atteindre 1,193 milliard d'euros.

Pour relancer la croissance des ventes, le PDG, Jean-Charles Naouri, mise sur une accélération de l'expansion des magasins de proximité tels que Monoprix, Franprix et Naturalia, en visant l'ouverture de plus de 800 magasins de ce type en 2022, principalement en franchise.

Afin d'accroître sa rentabilité, le groupe cherche à monétiser les données de ses clients, réaliser des économies grâce à des achats groupés - notamment avec Intermarché - et se concentrer davantage sur le commerce électronique, l'alimentation biologique, les magasins de proximité et les services énergétiques.

Ce mois-ci, Casino a étendu son partenariat avec le distributeur en ligne britannique Ocado pour le développement des centres logistiques dans le commerce électronique en France.

Casino a récemment conclu un partenariat avec la startup allemande du quick commerce Gorillas tandis que Monoprix collabore avec Amazon.

(Reportage Dominique Vidalon avec Anait Miridzhanian, édité par Jean-Michel Bélot)

par Dominique Vidalon