New York (awp/afp) - Facebook a saisi mercredi l'Agence américaine de la concurrence (FTC) pour demander que sa nouvelle présidente se récuse dans le dossier antitrust ouvert par le régulateur contre le réseau social, contestant la neutralité de cette ancienne universitaire.

La requête du groupe de Menlo Park (Californie) est sensiblement la même que celle déjà soumise, fin juin, par Amazon, lui-même objet d'une enquête pour pratiques anticoncurrentielles.

Pour Facebook, Lina Khan "a déjà tiré des conclusions légales et factuelles" relatives aux actions du réseau social, et "considéré (le groupe) comme en infraction avec la loi", a indiqué la société dans un document signé par l'un de ses avocats, Geoffrey Klineberg.

La plateforme se réfère notamment à des déclarations publiques et des écrits de Lina Khan, qui a estimé que Facebook se rendait effectivement coupable de pratiques anticoncurrentielles.

Citant la jurisprudence, le réseau social fait valoir que "cette apparence d'un préjugé nécessite sa récusation immédiate de l'action antitrust contre Facebook".

L'action avait été entamée, en décembre dernier devant un tribunal fédéral, par la FTC et les procureurs de 48 Etats et territoires américains, qui accusaient l'entreprise d'abuser de sa position dominante pour évincer la concurrence et réclamaient la scission avec ses filiales Instagram et WhatsApp.

Fin juin, le juge fédéral de Washington James Boasberg, en charge du dossier, a fait droit à la demande de Facebook d'annuler la procédure, mais a donné trente jours à la FTC pour présenter de nouveaux éléments susceptibles de permettre à l'action en justice de se poursuivre.

Outre Facebook, Amazon a également saisi, fin juin, l'Agence américaine de la concurrence pour obtenir que Lina Khan se récuse et ne participe pas aux enquêtes que la FTC mène actuellement sur les pratiques concurrentielles du géant du commerce en ligne.

Née à Londres, de parents d'origine pakistanaise, Lina Khan (32 ans) a fait ses études aux Etats-Unis. Elle avait fait parler d'elle en 2017, alors qu'elle n'était encore étudiante, pour un papier défendant une nouvelle approche pour mesurer l'impact d'Amazon sur la concurrence, pas uniquement basée sur les prix.

A la faveur de ces écrits et de ses déclarations, elle est devenue l'une des voix les plus importantes pour une nouvelle régulation des géants américains de la tech.

Avant son arrivée à la tête de la FTC, en juin, elle avait fait partie d'une équipe de chercheurs chargés de produire un rapport pour la sous-commission antitrust de la Chambre des représentants.

afp/rp