New York (awp/afp) - La plateforme de cryptomonnaies Coinbase a annoncé mardi qu'elle allait supprimer 18% de ses effectifs au moment où le marché des devises virtuelles est fortement secoué, son patron évoquant les conditions économiques et l'expansion trop rapide de la société.

Cela correspond à environ 1.100 postes, a précisé Coinbase dans un document boursier.

Cette "difficile décision" a été prise "pour nous assurer de rester en bonne santé pendant ce ralentissement économique", a écrit dans un message le co-fondateur et directeur général de la société, Brian Armstrong.

"Il semblerait que nous entrons dans une récession après un boom économique de plus de 10 ans", a-t-il avancé parmi les justifications à ces licenciements massifs.

"Une récession pourrait conduire à un autre +hiver des cryptos+ et pourrait durer pendant une période prolongée", a-t-il ajouté.

Plombé par des investisseurs cherchant à protéger leur argent, le bitcoin a ainsi vu son prix chuter de plus de 15% lundi tandis que l'ensemble du marché des cryptomonnaies est passé sous le cap symbolique des 1.000 milliards de dollars.

Mais, dans le sillage de marchés boursiers à la peine depuis le début de l'année, cela fait plusieurs mois que les devises virtuelles sont sur la sellette après une fulgurante ascension en 2020 et 2021.

Coinbase, une plateforme qui permet d'acheter et de vendre des cryptomonnaies, avait ainsi déjà prévenu mi-mai que le nombre de ses utilisateurs actifs baissait. Le groupe a enregistré une perte nette de 430 millions de dollars au premier trimestre.

Aussi la société estime-t-elle qu'il est "essentiel de gérer ses dépenses" tant que les marchés reculent, a indiqué M. Armstrong en rappelant que la plateforme avait déjà connu plusieurs périodes de forte baisse de la valeur des cryptomonnaies.

Par ailleurs, "nous avons grandi trop vite", avance le directeur général en rappelant que l'entreprise employait 1.250 personnes début 2021, contre plus de 6.000 actuellement.

Le groupe ne change pas ses prévisions pour l'ensemble de l'année mais a prévenu que ses résultats s'afficheraient probablement dans le bas de la fourchette de ces prévisions.

L'action du groupe reculait de 6,2% dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la Bourse après avoir déjà chuté de 11,4% lundi.

Le secteur de la tech aux États-Unis est actuellement fortement chahuté, de nombreuses start-up annonçant des licenciements tandis que les géants comme Facebook, Amazon ou Uber ont prévenu qu'ils ralentissaient le rythme de leurs recrutements.

afp/rp