Les sénateurs américains ont jusqu'à minuit, heure de Washington (05h00 GMT samedi), pour adopter un texte prolongeant au moins provisoirement le financement de l'Etat fédéral, faute de quoi une partie des administrations pourrait être mise à l'arrêt et des milliers de fonctionnaires au chômage technique.

L'adoption de ce texte adopté jeudi par Chambre des représentants s'avère délicate étant donnés les rapports de force à la chambre haute du Congrès: les républicains y sont majoritaires, mais doivent convaincre neuf élus démocrates de se rallier au texte pour réunir la majorité qualifiée de 60 voix sur 100.

"Le marché est nerveux en raison d'un éventuel shutdown", relève Kevin Miller, directeur général de E-Valuator Funds. "Du point de vue d'une perspective à long terme, les bénéfices sont toujours solides et nous allons commencer à réaliser à engranger les bénéfices de la réforme fiscale."

LE DIX ANS AU PLUS HAUT DEPUIS JUILLET 2014

Ces inquiétudes liées au budget américain et la baisse inattendue de l'indice de confiance du consommateur du Michigan, ont pesé sur le dollar, toujours proche du plus bas de trois ans touché jeudi face à un panier de devises de référence.

Si le billet vert est par la suite parvenu à retrouver le chemin de la hausse, il a toutefois enregistré sa cinquième semaine consécutive de baisse, du jamais vu depuis mai 2015.

L'euro est lui revenu à 1,2220 dollar, mais reste en hausse de près de 0,4% sur cinq séances, sa cinquième semaine consécutive de progression face au billet vert.

Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement des Treasuries américains à dix ans est reste orienté à la hausse: il a touché, à 2,661%, son plus haut niveau depuis juillet 2014, profitant entre autres des informations selon lesquelles John Williams, le président de la Réserve fédérale de San Francisco, pourrait devenir vice-président de la banque centrale américaine.

NIKE À UN PLUS HAUT DE DEUX ANS

L'indice Dow Jones a pris 53,91 points, soit 0,21%, à 26.071,72.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a lui progressé de 0,44% (12,27 points) à 2.810,30 et le Nasdaq Composite a pris 0,55%, soit 40,33 points, à 7.336,38.

Sur la semaine, le Dow et le Nasdaq ont gagné 1,04%, le S&P-500 a progressé de 0,86%.

Neuf des 11 indices sectoriels ont fini dans le vert, les plus fortes hausses étant pour les biens de consommation essentiels (+1,11%) et les biens de consommation non essentiels (+0,87%). Les services aux collectivités et l'énergie ont fini sur un repli respectif de 0,30% et 0,10%.

Les progressions les plus marquantes sont liées à des recommandations favorables

Nike s'est adjugé 4,83%, plus forte hausse du Dow, après un avis favorable Bernstein Research et Wedbush Securities, tous les deux passés à "surperformance" sur la valeur. Le titre de l'équipementier a atteint un pic de deux ans à 67,14 dollars.

Home Depot a pris 1,51%, après avoir touché un record de 201,22 dollars. PT a relevé son objectif de cours à 220 dollars, restant à "surperformer" sur la valeur.

Caterpillar (+1,40%) a profité pour sa part de son intégration parmi les valeurs préférées de Credit Suisse dans le secteur des équipements industriels.

Philip Morris a pris 3,66%, Jefferies ayant relevé son objectif de cours, passant à l'achat sur le titre.

Pour les grands groupes, qui ont publié leurs résultats depuis jeudi soir, la séance était plutôt aux prises de bénéfices après la progression des dernières semaines.

Ainsi, IBM a lâché près de 4%, lanterne rouge du Dow, en dépit de l'annonce jeudi soir d'une hausse de son chiffre trimestriel, la première depuis près de six ans, ses prévisions ayant déçu certains analystes.

American Express a abandonné 1,83%. Le marché a sanctionné la première perte nette trimestrielle du groupe de services financiers depuis un quart de siècle et ses déclarations sur l'absence de rachats d'actions d'ici six mois.

Schlumberger a réduit ses pertes pour finir quasiment stable. Le géant des services et équipements parapétroliers a publié en début de journée des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, portés par la vigueur de la demande en Amérique du Nord sur fond de remontée des cours du brut.

Quelque 6,82 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, contre 6,32 milliards sur la moyenne des 20 dernières séances.

(Avec Sruthi Shankar; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)

par April Joyner