Zurich (awp) - Le groupe AMS, qui a récemment fusionné avec l'allemand Osram Licht, a vu ses recettes quasiment tripler au troisième trimestre. Toutefois, en raison de plusieurs effets non récurrents, le fabricant autrichien de puces et capteurs coté à la Bourse suisse a vu son résultat net glisser dans les chiffres rouges.

Le chiffre d'affaires consolidé réalisé entre juillet et septembre par le groupe fusionné s'est monté à 1,43 milliard de dollars (1,29 milliard de francs suisses), soit près du triple des recettes du trimestre précédent et plus du double (+111%) de celui de la même période un an plus tôt.

Hors effet d'acquisition, les revenus d'AMS pris séparément se sont montés, comme annoncé précédemment, à 564 millions de dollars, en baisse de 12,6% sur un an.

Le résultat opérationnel avant intérêts et impôts (Ebit) ajusté du groupe est ressorti à 60 millions de dollars, soit moins du tiers de celui dégagé un an plus tôt par AMS seul, pour qui cet indicateur s'est monté à 128 millions de dollars pendant la période sous revue, pour une marge afférente de 23%.

Le bénéfice net ajusté du groupe a été quasiment divisé par 20 par rapport à la performance d'AMS au troisième trimestre 2019, à 11 millions de dollars. En prenant en compte les différents effets, le résultat est négatif de 143 millions, contre un excédent de 166 millions.

Pour le dernier trimestre, AMS confirme ses objectifs, à savoir, un chiffre d'affaires compris entre 650 et 690 millions de dollars, ainsi qu'une marge Ebit de 24-27%.

Synergies en bonne voie

En téléconférence, le directeur financier (CFO) Ingo Bank a réaffirmé son intention de dégager des synergies à hauteur de plus de 300 millions d'euros annuels. "Nous avons bon espoir d'atteindre cet objectif formulé lors l'annonce de l'acquisition d'Osram l'année dernière", a-t-il déclaré.

Le groupe entend désormais mettre l'accent sur une intégration d'Osram aussi rapide que possible. Dans un premier temps, il faudra inscrire au registre du commerce allemand l'accord de contrôle et de transfert de bénéfices validé par l'assemblée générale extraordinaire de mardi dernier.

Le CFO estime que d'ici janvier, le processus pourra débuter: "nous sommes en bonne voie". Lors de l'annonce de la transaction, AMS avait devisé à 400 millions d'euros les coûts uniques liés à l'intégration. Selon M. Bank, ce montant est plutôt conservateur et pourrait bien être inférieur.

A moyen terme, la direction d'AMS anticipe pour le groupe fusionné une croissance des revenus à deux chiffres, ainsi qu'une marge Ebit d'au moins 25%. Interrogé sur un horizon temporel, le directeur général (CEO) Alexander Everke est resté dans le flou, affirmant vouloir atteindre cet objectif "ces prochaines années".

Dans leurs commentaires, les analystes ont plutôt bien accueilli la performance d'AMS. L'Ebit légèrement inférieur aux projections s'explique par une dépréciation plus importante que prévu chez Osram, relève Vontobel.

L'évolution attendue des recettes et de la rentabilité pour le dernier trimestre reflète la forte amélioration séquentielle, estime pour sa part la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui prévient toutefois que le quatrième partiel risque encore d'être plombé par la contre-performance d'Osram dans le secteur automobile.

Les deux établissements ont reconduit leur recommandation d'achat - à respectivement "buy" et "surpondérer" - mais n'ont apparemment pas été entendus par les investisseurs. A 12h50, l'action au porteur AMS perdait plus de 2,7% à 21,03 francs suisses, lanterne rouge d'un SLI en repli cosmétique de 0,09%.

buc/fr