Zurich (awp) - Le producteur de capteurs AMS surenchérit dans la bataille qui l'oppose aux américains Bain Capital et Advent pour la reprise du fabricant allemand d'ampoules et solutions d'éclairage Osram Licht. Le groupe autrichien présente vendredi une "ultime offre" à 41 euros par action, contre 38,50 euros en première intention début septembre.

Ce montant représente une prime de 42% sur le cours de l'action et est disponible immédiatement pour les actionnaires d'Osram, tient à souligner AMS dans son communiqué, mettant en avant les contours flous et incertains de l'offre concurrente.

Les termes et conditions de l'offre initiale demeurent sinon inchangés. Le projet sera ainsi considéré comme un succès si AMS parvient à s'adjuger 62,5% des parts d'Osram d'ici le 1er octobre.

L'offre comprend ainsi une "protection holistique pour les employés d'Osram et les sites de production en Allemagne", valable pour trois ans. AMS promet la création d'emplois dans la production et la conception outre-Rhin, ainsi que la désignation de Munich comme second siège pour le groupe combiné.

Les accords d'approvisionnement, collaborations tarifaires et autres partenariats entre les deux sociétés seront maintenus. Les plans de retraite actuels ne seront pas non plus modifiés.

Puiser plus profond

Le financement de l'opération est assuré par un prêt-relai de 4,4 milliards d'euros octroyé par HSBC, UBS et Bank of America Merrill Lynch. AMS entend par ailleurs lever en francs suisses l'équivalent de 1,6 milliard par le biais d'une augmentation de capital, à laquelle ont déjà souscrit HSBC et UBS.

Le besoins en financement comprenaient jusqu'alors pour 4,2 milliards de prêt-relai et pour 1,2 milliard d'augmentation de capital.

Une concrétisation de l'opération amènerait le ratio d'endettement à 4,5x l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) au terme de l'exercice en cours, calcule la direction.

Barclays relève que le maintien de la date butoir au 1er octobre n'offre que peu de temps de réflexion aux actionnaires d'Osram, mais limite également le potentiel de surenchère de la part de Bain Capital et d'Advent. Dans le cas où ce "bon tiens" ne suffit pas pour l'emporter dans les trois prochains jours sur le "tu l'auras" formulé par les financiers étasuniens, AMS risque par contre de se voir empêché de reformuler une offre concrète pendant un période de douze mois, rappelle l'établissement britannique.

participation portée à près de 15%

Vendredi soir, AMS a annoncé qu'il était désormais en possession de 14,69% des actions Osram, contre 6,7% auparavant. Cela fait du groupe autrichien le plus gros actionnaire de l'entreprise allemande. Ces 14,69% ne prennent pas en compte les actions qui ont été servies dans le cadre de l'offre de rachat.

Par ailleurs, malgré le relèvement de l'offre, le syndicat IG Metall continue de s'opposer à la reprise par AMS et souligne que la lutte pour la prise de contrôle de l'entreprise allemande met en danger des emplois.

L'organisation de défense des actionnaires Schutzgemeinschaft der Kapitalanleger (SdK), qui s'était prononcée dans un premier temps contre l'offre d'AMS, est revenue sur sa position après que les Autrichiens ont relevé leur offre. Le prix amélioré prend désormais en compte le développement futur d'Osram, selon cette organisation.

A la Bourse, après une suspension de circonstance du négoce de l'action entre 11h30 et 12h10, suivie d'un éphémère plongeon de plus de 7% à la reprise, la nominative AMS a terminé la séance en repli de 2,2% à 44,30 francs suisses, alors que l'indice SLI a gagné 0,32%.

jh/vj/al