La Commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers a requis une sanction pécuniaire de 38 millions d’euros contre Amundi dans une affaire qui remonte à 2014-2015. Si elle était confirmée, il s’agirait d’un montant record. Dans le détail, il a été demandé une amende de 30 millions d’euros contre Amundi Asset Management et de 8 millions d’euros contre Amundi Intermédiation. A l'encontre de son courtier, Tullett Prebon, désormais TP ICAP, la Commission a requis une sanction de 5 millions d'euros.

Deux anciens employés d'Amundi, qui ont depuis été licenciés, se voient réclamer une amende de 10 000 euros chacun et une interdiction d'exercer de 5 ans.

Il est reproché au plus important gestionnaire d'actifs européen des manipulations de cours sur le future EuroStoxx50 (coté sur Eurex), des atteintes aux intérêts des porteurs de fonds et des défaillances au niveau de son contrôle interne.

Amundi a reconnu les irrégularités commises par ses deux anciens salariés, qui ont détourné les systèmes de contrôle en agissant de concert. Le gestionnaire d'actifs a précisé que le client lésé avait été intégralement indemnisé.

Il a en revanche réfuté " formellement la manipulation de cours ", soulignant qu'Eurex était un " marché extrêmement liquide ". A l'époque, la part de marché du gérant d'actifs était en outre faible, inférieure à 2%. En conséquence, Amundi juge " excessif " le montant requis.

La décision de la Commission des sanctions devrait être connue d'ici quelques semaines. Le gestionnaire d'actifs aura alors la possibilité de faire appel. Ces annonces n'empêchent pas l'action Amundi de gagner 0,94% à 75,50 euros.