Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a changé de cap mercredi en séance pour finir dans le vert, aidée par une pause dans le regain du yen, dans un climat fébrile à l'approche de l'entrée en fonctions de Donald Trump.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,43% (+80,84 points) à 18.894,37 points, après deux séances négatives.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 0,32% (+4,76 points) à 1.513,86 points.

Sur le volet des monnaies, le dollar s'affichait au même moment à 113,30 yens, quasi stable par rapport à la veille et en progression comparé au début de matinée, ce qui a redonné des couleurs aux titres exportateurs japonais.

L'euro a suivi une trajectoire similaire, remontant en séance à 121,05 yens contre 120,90 yens mardi à la fermeture de la place tokyoïte.

L'indice Nikkei avait démarré la journée en repli, alors que le yen renforçait son avance après des déclarations de Donald Trump sur les effets néfastes de la force du billet vert.

Mais en début d'après-midi les marchés ont repris du poil de la bête, à la faveur d'une chasse aux bonnes affaires, a commenté Yoshihiro Ito, analyste chez Okasan Online Securities. Dans le même temps, "le dollar a grimpé au-dessus de 113 yens, encourageant les achats", a-t-il dit dans une note.

Par ailleurs, le discours mardi de la Première ministre britannique Theresa May, qui a défendu une rupture "claire et nette" avec l'Union européenne (UE), n'a pas affolé les investisseurs, qui avaient largement anticipé cette perspective du fait de fuites dimanche dans la presse.

- Toshiba dans les radars -

Parmi les 225 composantes du Nikkei, Toshiba a pris 2,37% à 288,4 yens. Le conglomérat industriel, à la situation financière très incertaine, a indiqué mercredi envisager de placer son activité-pilier des puces-mémoires dans une entité à part, dans laquelle l'américain Western Digital pourrait investir, selon des informations de presse.

L'objectif pour le groupe est de lever des fonds alors qu'il a fait état fin décembre d'un risque de dépréciations d'actifs de plusieurs milliards de dollars sur son activité nucléaire aux Etats-Unis, ce qui avait fait plonger l'action de plus de 40% en trois jours fin décembre.

Les exportateurs, à la peine en début de semaine, ont aussi été prisés des acheteurs: dans l'automobile, Toyota a ainsi avancé de 0,25% à 6.736 yens et Nissan de 1,27% à 1.155,5 yens, tandis que le fabricant de robots industriels Fanuc a augmenté de 0,78% à 20.590 yens. La firme d'habillement Fast Retailing (Uniqlo) s'est également redressée (+1,25% à 37.230 yens).

Particulièrement en forme, les sidérurgistes (Nippon Steel & Sumitomo Metal +4,92% à 2.685,5 yens, JFE Holdings +4,35% à 1.916,5 yens) et l'armateur Nippon Yusen (+4,07% à 230 yens) ont fait la course en tête.

Le brasseur Asahi Group a quant à lui reculé (-0,58% à 3.707 yens). Dans des propos rapportés par l'agence Bloomberg, son PDG a assuré prévoir d'autres acquisitions à l'étranger après avoir déjà avalé plusieurs marques du belgo-brésilien AB InBev en 2016 pour un montant de près de 10 milliards d'euros.

L'action du géant publicitaire Dentsu a chuté de 2,72% à 5.350 yens. Le groupe a publié mardi les résultats d'une enquête interne sur des irrégularités commises au Japon, faisant état de 997 problèmes allant de données incorrectes présentées aux clients à des surfacturations.

La société a par ailleurs annoncé à la clôture sabrer les salaires de plusieurs responsables après le suicide d'une salariée, une mort attribuée au surmenage. Fin décembre, son PDG avait décidé de démissionner alors que l'affaire prenait de l'ampleur au Japon.

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