PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes reculent mercredi, pénalisées une nouvelle fois par la crainte d'un emballement de l'inflation qui contraindrait les grandes banques centrales à resserrer prématurément leur politique monétaire.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,92% à 6.295,5 points vers 08h05 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,09% et à Londres, le FTSE lâche 0,82%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 1,1%, le FTSEurofirst 300 baisse de 0,93% et le Stoxx 600 de 1,06%.

Les actions mondiales oscillent depuis des mois entre l'optimisme sur la reprise de l'économie et la crainte que les pressions inflationnistes croissantes n'obligent les banques centrales, celle des Etats-Unis en tête, à revoir leur politique monétaire accommodante.

Dans ce contexte, les investisseurs étudieront le compte rendu de la réunion d'avril de la Réserve fédérale qui sera publié à 18h00 GMT. Il devrait confirmer que la Fed juge les pressions sur les prix temporaires et entend maintenir sa politique.

Les chiffres définitifs de l'inflation dans la zone euro au mois d'avril (09h00 GMT) seront également scrutés de près.

En Grande-Bretagne, l'indice des prix à la consommation a plus que doublé en avril pour s'établir à 1,5% en rythme annuel, contre 0,7% le mois précédent.

VALEURS

En Bourse, tous les secteurs européens baissent en début de séance avec un repli marqué pour les ressources de base (-2,35%), pénalisées par la baisse des cours des métaux industriels.

ArcelorMittal, lanterne rouge du CAC 40, perd 2,21%. BP, Royal Dutch Shell et Antofagasta reculent de 1,26% à 3,25% à Londres.

Iliad, qui a chuté de 10% mardi après ses résultats, cède encore 1,98%, au plus bas depuis un an, après la dégradation de HSBC à "conserver".

A la hausse, JCDecaux gagne 2,07% après avoir dit mardi s'attendre à une croissance de plus de 60% de son chiffre d'affaires organique ajusté au deuxième trimestre après une chute d'activité sur les trois premiers mois de l'année.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse mardi, pénalisée par les valeurs du secteur des télécoms avec un repli de près de 6% pour AT&T, qui a continué de souffrir au lendemain de l'annonce d'une réduction de son dividende liée à un accord avec Discovery sur ses activités de médias.

L'indice Dow Jones a cédé 0,78% à 34.060,66 points, le S&P-500, plus large, a perdu 0,85% à 4.127,74 points et le Nasdaq Composite a reculé de 0,56% à 13.303,64 points.

Contre la tendance, Walmart a pris plus de 2% après avoir relevé sa prévision de bénéfice annuel.

Les futures de Wall Street sont orientés en baisse de 0,5% à 1%.

EN ASIE

L'aversion pour le risque n'a pas épargné l'Asie où l'indice Nikkei de Bourse de Tokyo a reculé de 1,28% en raison des inquiétudes concernant l'impact économique de la pandémie.

En Chine, l'indice SSE Composite de la Bourse de Shanghaï a perdu pour sa part 0,51% et le CSI 300 0,3%.

TAUX/CHANGES

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans prend près de trois points de base, autour de 1,666%. Son équivalent allemand monte dans les même proportions, autour de -0,078%, au plus haut depuis deux ans.

Le dollar monte légèrement face à un panier de référence tandis l'euro se stabilise à 1,2223 dollar après un pic de quatre mois en séance à 1,2244.

Le bitcoin s'effondre en revanche, perdant plus de 6% à la suite de la décision de la Chine d'interdire aux institutions financières du pays de proposer des services liés aux cryptomonnaies.

PÉTROLE

Les deux contrats de référence sur le brut cèdent chacun autour de 1% en raison notamment des craintes persistantes concernant la demande à la suite de l'augmentation des cas de COVID-19 en Asie.

Le Brent se traite à 67,99 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 64,71 dollars.

METAUX

Le cuivre perd plus de 1% à Londres en raison des inquiétudes concernant l'inflation et le possible redémarrage l'an prochain d'une importante mine de Glencore en République démocratique du Congo.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga