par Tom Balmforth et Maria Tsvetkova

MOSCOU, 19 septembre (Reuters) - Les Russes se rendent aux urnes dimanche pour le dernier jour des élections législatives, un scrutin organisé sur trois jours que le parti au pouvoir Russie unie devrait remporter après une vaste campagne de répression contre le mouvement de l'opposant Alexeï Navalny.

La victoire attendue de Russie unie sera utilisée par le Kremlin comme une preuve du soutien dont bénéfice le président russe Vladimir Poutine malgré le mécontentement provoqué par des années de baisse du niveau de vie.

Selon les sondages d'opinion, le parti qui soutient le président âgé de 68 ans est confronté à une baisse de sa cote de popularité mais reste plus populaire que ses proches rivaux, le parti communiste et le parti nationaliste.

Russie unie détient près des trois quarts des 450 sièges de la Douma. Cette majorité a permis à Vladimir Poutine de faire voter des réformes constitutionnelles lui permettant de briguer deux mandats supplémentaires à la tête du pays au-delà de 2024.

"Si Russie unie parvient (à gagner), notre pays peut s'attendre à cinq autres années de pauvreté, cinq années de répression, cinq années perdues", pouvait-on lire cette semaine dans un message sur le blog d'Alexeï Navalny.

Les alliés d'Alexeï Navalny n'ont pas été autorisés à se présenter aux élections législatives après l'interdiction de son mouvement, jugé extrémiste, en juin.

D'autres personnalités de l'opposition affirment avoir été la cible de campagnes de "coups bas".

Le Kremlin nie l'existence d'une répression à caractère politique et affirme que les individus sont poursuivis pour avoir enfreint la loi.

Tant le Kremlin que Russie unie nient tout rôle dans le processus d'enregistrement des candidats.

Le camp d'Alexeï Navalny a fait la promotion d'un stratégie de vote tactique contre le parti au pouvoir, consistant à soutenir le candidat le plus susceptible de battre Russie unie dans une circonscription électorale donnée.

Les autorités ont tenté de bloquer cette initiative en ligne.

"Un jour, nous vivrons dans une Russie où il sera possible de voter pour de bons candidats ayant des plates-formes politiques différentes", a écrit sur Telegram Leonid Volkov, un proche d'Alexeï Navalny. (Reportage Polina Nikolskaya et Gabrielle Tétrault-Farber, version française Matthieu Protard)