San Francisco (awp/afp) - Apple va permettre aux éditeurs d'applications mobiles de proposer à leurs clients des moyens de paiement en-dehors de l'App Store, un changement radical annoncé jeudi par le géant américain des technologies, qui subit une forte pression des autorités et de nombreuses entreprises sur son approche de la concurrence.

La société californienne a spécifié dans un communiqué plusieurs modifications des règles de son magasin d'applis. Elles doivent être approuvées par un tribunal pour mettre fin à des poursuites de petites entreprises qui développent des applications.

"Cet accord précise que les développeurs peuvent faire part d'offres aux utilisateurs en-dehors de leurs applis iOS (le système d'exploitation d'Apple, ndlr)", indique le groupe.

Concrètement, les applications pourront envoyer un email à leurs usagers pour les informer qu'ils peuvent acheter un abonnement, par exemple, via leur site web. Dans ce cas, l'éditeur ne paie pas de commission à Apple.

Des services de streaming connus comme Spotify ou Netflix contournaient déjà la commission en n'offrant pas la possibilité de souscrire via l'appli. Mais ils ne pouvaient pas les orienter vers leur site internet - à charge pour le consommateur de se débrouiller, ce qu'il faisait plus volontiers pour des plateformes aussi populaires.

Le nouvel accord prévoit aussi de donner plus de marge aux développeurs pour fixer les prix de leurs applis, des abonnements ou des achats au sein des applications.

Le fabricant de l'iPhone attend prochainement le verdict dans le procès que lui a intenté Epic Games.

L'éditeur du jeu Fortnite, comme de nombreux autres petits et grands développeurs, reprochent à Apple d'abuser de sa position dominante en prélevant des commissions trop élevées sur les dépenses des consommateurs et en leur imposant l'App Store comme intermédiaire incontournable entre eux et leurs utilisateurs.

Assailli par Epic Games, mais aussi Spotify ou encore la Commission européenne et des parlementaires américains, Apple a toujours mis en avant l'impératif de sécurité et de confidentialité des données.

Si iOS mettait en place un système plus ouvert, l'App Store deviendrait "un grand bazar", avait assuré Tim Cook, le patron du groupe, lors du procès contre Epic en mai.

afp/al