Londres (awp/afp) - Le fabricant britannique de microprocesseurs Arm, filiale du japonais Softbank, prévoit de licencier jusqu'à 15% de ses effectifs, soit plusieurs milliers de personnes dans le monde, après sa fusion ratée avec le géant américain Nvidia.

Arm, dont le siège se situe dans la ville universitaire de Cambridge, a indiqué dans une déclaration reçue par l'AFP mardi, que les suppressions de postes représentaient plus de 6.000 emplois dans le monde, le Royaume-Uni et les Etats-Unis étant les plus touchés.

"Comme toutes les entreprises, Arm examine continuellement son plan d'activités pour s'assurer que l'entreprise a le bon équilibre entre opportunités et discipline financière" mais "malheureusement ce processus inclut des suppressions d'emploi", justifie le groupe dans sa déclaration.

SoftBank Group a annoncé début février un accord avec Nvidia mettant fin à la vente à ce dernier du fabricant britannique de microprocesseurs Arm, à cause "d'obstacles réglementaires significatifs".

Le géant japonais des investissements dans les nouvelles technologies compte à la place réintroduire en Bourse d'ici fin mars 2023 Arm, acquis en 2016 pour 32 milliards de dollars. Il revient ainsi à son plan initial.

Le projet de céder Arm à Nvidia, annoncé en septembre 2020 et qui devait initialement se concrétiser en ce début d'année, avait du plomb dans l'aile depuis des mois face aux vives réticences exprimées par diverses autorités réglementaires, notamment le Royaume-Uni, l'Union européenne et les Etats-Unis, inquiets d'une position trop centrale de Nvidia dans ce secteur.

Fondé en 1990, Arm est la référence mondiale en termes d'architectures de microprocesseurs, fabriqués sous licence et contenus dans presque tous les smartphones, la majorité des tablettes et des écrans TV numériques, et dans une part significative des puces avec processeurs intégrés.

Pour SoftBank Group, le manque à gagner est énorme : le prix de vente d'Arm était de 40 milliards de dollars au départ, et sa valeur avait considérablement augmenté depuis car une partie devait être payée en actions Nvidia, spécialiste des cartes graphiques dont le titre a décollé l'an dernier.

Nvidia, connu pour les cartes graphiques de jeux vidéo, a en effet vu ses ventes s'envoler pendant la pandémie de coronavirus, l'utilisation des jeux ayant flambé avec les périodes de confinements.

afp/rp