L'indice Dow Jones a bondi de 323,35 points, soit 1,84%, à 17.907,87 et l'indice plus large Standard & Poor's 500 a pris 36,24 points (1,79%) à 2.062,14. Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, s'est adjugé de son côté 85,72 points (1,84%) à 4.736,19.

Le S&P, indice de référence des gérants américains, a ainsi repris 3% en deux jours après avoir perdu 4,2% sur les cinq séances précédentes, une série négative comme il n'en avait plus connue depuis 13 mois. Cette nouvelle hausse, après celle de 1,16% mardi, lui a permis de repasser au-dessus de sa moyenne mobile sur 50 jours, un niveau technique important qu'il avait enfoncé lundi.

Le Dow et le S&P sont du coup passés en territoire positif depuis le 1er janvier, pour la première fois, avec des gains respectifs de 0,48% et 0,16%.

Les investisseurs ont été rassurés par l'annonce d'une baisse de 4.000 du nombre d'inscriptions hebdomadaires au chômage la semaine dernière. Ce chiffre, même légèrement moins favorable qu'attendu, est de bon augure avant le rapport mensuel sur l'emploi qui sera publié vendredi.

Le marché est resté par ailleurs soutenu par le peu d'empressement de la Réserve fédérale à relever ses taux d'intérêt, comme l'a montré le compte rendu de sa réunion monétaire publié mercredi, et par les spéculations sur le lancement d'un programme d'assouplissement quantitatif dans la zone euro, peut-être dès la prochaine réunion de la banque centrale européenne le 22 janvier.

"Depuis hier, l'attention se porte de nouveau sur des fondamentaux qui, pour les marchés actions, restent positifs", observe Sean Lynch, chez Wells Fargo Investment Institute à Omaha. "La Fed promet d'être patiente et de faire preuve de transparence sur la remontée des taux, et l'économie se porte bien. L'autre facteur est que la BCE va peut-être lancer une action de soutien plus nette dans deux semaines."

Les volumes se sont étoffés avec 7,1 milliards de titres qui ont changé de mains selon BATS Global Markets, à comparer à une moyenne de 6,7 milliards sur les cinq dernières séances.

Les espoirs d'accélération de la croissance américaine, également renforcés par la baisse des prix de l'essence qui augmente le pouvoir d'achat des ménages, ont entraîné un renforcement du dollar mais ils ont pesé sur le marché obligataire. Le rendement de l'emprunt à 30 ans a pris huit points de base à 2,593%, sa première hausse après neuf séances de baisse - une série inédite depuis septembre 2001 - et celui du 10 ans est remonté de six points de base à 2,016%, revenant au-dessus du seuil de 2% qu'il avait enfoncé mardi pour la première fois depuis le mois d'octobre.

Sur le marché des changes, le dollar a touché un nouveau plus haut depuis décembre 2005 face à l'euro, à 1,1754 pour un euro, conséquence des politiques monétaires divergentes des deux côtés de l'Atlantique, et il se traitait à 1,1793 (+0,37%) au moment de la clôture de Wall Street. Il a parallèlement repris 0,3% face au yen, à 119,66.

LES BIOTECHS EN VEDETTE

La hausse de la Bourse a été générale avec neuf des 10 grands indices sectoriels S&P qui ont pris plus de 1%, trois d'entre eux - les matériaux de base (+2,37%), les technologiques (+2,27%) et l'énergie (+2,20%) - s'adjugeant même plus de 2% alors que les services aux collectivités (+0,70%) restaient à la traîne.

Le secteur de l'énergie a bénéficié de la stabilisation apparente des cours du pétrole, avec le brut léger américain qui a enchaîné une deuxième séance de hausse.

Apple, en hausse de 3,84% à 111,89 dollars, a soutenu les techs. Selon les analystes de Janney Capital Markets, les résultats du groupe au premier trimestre devraient réserver une bonne surprise grâce à ses ventes d'iPhone.

Le compartiment de la distribution a été recherché après des annonces favorables de plusieurs groupes sur leurs ventes de la période de Noël. Aeropostale a bondi de 23,89% et Urban Outfitters a pris plus modestement 3,70%.

L'indice S&P de la distribution a gagné 1,15%.

Les biotechs ont compté parmi les valeurs les plus actives après, là encore, quelques annonces sur des essais cliniques. Bind Therapeutics, qui vient d'enrôler son premier patient pour tester un traitement expérimental du cancer du poumon, s'est envolé de 37,09% à 7,06 dollars.

Neurocrine Biosciences, qui a communiqué sur un traitement de l'endométriose pour femmes pré-ménopausées, s'est adjugé 25,59% et Halozyme Therapeutics a grimpé de 11,58% après avoir assuré que son PEGPH20 actuellement testé contre le cancer du pancréas pourrait potentiellement rapporter des milliards de dollars.

Au sein du Dow Jones, la meilleure performance est venue de l'assureur-santé UnitedHealth, en hausse de 4,77%. Les 30 composantes de l'indice ont fini dans le vert.

La tendance de vendredi sera dictée par la statistique des créations d'emploi, publiée une heure avant l'ouverture. Les économistes anticipent en moyenne 240.000 créations de postes, moins qu'en décembre, mais avec une nouvelle baisse du taux de chômage à 5,7% contre 5,8%.

(avec Caroline Valetkevitch, Véronique Tison pour le service français)

par Chuck Mikolajczak