Comme le soulignait notre grand manitou Anthony Bondain dans sa matinale, il devient compliqué de naviguer avec les tarifs douaniers, un sentiment partagé jusque chez les gérants américains. Les taux fluctuent selon les secteurs, les pays, et parfois même selon l’heure de la journée. Fin de semaine oblige, c’est le secteur technologique qui s’est retrouvé au cœur de toutes les attentions, avec plusieurs prises de position, parfois contradictoires, du président républicain. Entre une exonération qui n’en est pas vraiment une, une enquête sur les semi-conducteurs, et une confusion générale, le flou règne sur la tech.

D’exonération à tarif plancher

Des poids lourds du secteur, à l’image d’Apple, ont rapidement réagi à l’augmentation continue des droits de douane entre la Chine et les États-Unis. Face à la pression, Donald Trump a annoncé que les smartphones et ordinateurs échappaient aux tarifs. Une exception ? Pas si simple.

Dans la foulée, le président américain est revenu sur ses propos en expliquant que l’exonération ne serait que partielle. Un taux de 20% serait finalement appliqué, qui semble être un “taux plancher” pour le chef de l’État concernant la Chine, mais là encore, la mesure n’est que temporaire. En parallèle, Washington prépare déjà un nouveau dispositif douanier propre à l’électronique, qui sera dévoilé d’ici un mois. Il concerne cette fois l’ensemble des produits électroniques, semi-conducteurs compris. 

De Stargate aux droits de douane

Du côté des semi-conducteurs, le discours a lui aussi évolué. D’abord inclus dans les droits de douane généraux, le secteur avait été écarté... avant d’être de nouveau mentionné. Désormais, le président annonce qu’un dispositif spécifique est en cours d’élaboration, avec certaines exceptions déjà envisagées.

“Nous examinons les semi-conducteurs et l'ENSEMBLE DE LA CHAÎNE D'APPROVISIONNEMENT ÉLECTRONIQUE dans le cadre des prochaines enquêtes sur les tarifs de sécurité nationale”, a écrit Donald Trump sur Truth Social. Il a précisé ensuite qu’il y aurait “une certaine flexibilité” pour certaines entreprises.

Un positionnement qui rappelle deux éléments clés : d’une part, les menaces formulées par Donald Trump de 100% de tarifs envers TSMC ; d’autre part, le projet Stargate, grande promesse de relocalisation industrielle dans les semi-conducteurs, annoncé en grande pompe au tout début de son second mandat ne semble être qu’un vaste souvenir. Aujourd’hui, entre les annonces et les contre-annonces, c’est tout le secteur technologique qui navigue à vue.