AJOUTE réactions de Facebook et Microsoft

JÉRUSALEM (awp/afp) - L'entreprise israélienne NSO spécialisée dans les logiciels d'espionnage est capable de recueillir des données personnelles dans le "cloud", le stockage à distance, a affirmé vendredi le journal Financial Times, ce que la société a formellement démenti.

Selon le quotidien britannique, NSO a développé une version améliorée de son logiciel phare d'espionnage, Pegasus, utilisée depuis plusieurs années par de nombreux services de renseignement pour récupérer des données stockées sur les appareils mobiles, et qui peut maintenant accéder aux serveurs où sont stockées les données dématérialisées.

Selon le FT, citant des sources proches, NSO Group "a déclaré à des clients que ses produits lui permettent d'obtenir subrepticement toutes les données personnelles d'un utilisateur à partir des serveurs Apple, Google, Facebook, Amazon et Microsoft".

Amazon et Google ont affirmé à l'AFP n'avoir trouvé aucune trace d'effraction.

Concrètement, le logiciel profite du fait que l'accès à l'espace de stockage personnel dématérialisé reste ouvert sur l'appareil des personnes visées pour y accéder et récupérer les données.

Dans une déclaration écrite transmise à l'AFP, l'entreprise israélienne a démenti ces informations estimant qu'"il y a un profond malentendu concernant NSO, ses services et sa technologie".

"Les produits NSO ne fournissent pas les moyens de collecter et d'accéder aux applications, services ou infrastructures du cloud énumérés et suggérés par l'article du Financial Times", selon ce communiqué.

Un porte-parole d'Amazon a indiqué dans un communiqué "n'avoir aucun indice que les systèmes d'Amazon, y compris les comptes des clients, aient été touchés par le logiciel en question".

Un porte-parole de Google a également affirmé "n'avoir trouvé aucun indice d'accès aux comptes et systèmes de Google". Les deux entreprises ont affirmé continuer à enquêter et rester vigilantes.

Facebook a indiqué que la sécurité était une priorité et Microsoft a insisté sur la qualité des protections qu'il offre contre ce type d'attaques.

Créé en 2010 par les Israéliens Shalev Hulio et Omri Lavie et établi à Herzliya, près de Tel-Aviv, dans ce qui passe pour la Silicon Valley israélienne, NSO Group se présente comme un spécialiste des cybertechnologies fournissant aux agences gouvernementales de sécurité les moyens de combattre le terrorisme et le crime.

En mai dernier, la messagerie en ligne WhatsApp avait annoncé qu'un logiciel espion avait été transmis sur des téléphones via son application, évoquant comme origine une entreprise qui "travaille avec de nombreux gouvernements dans le monde".

Le Financial Times avait alors, déjà, assuré qu'il s'agissait de NSO.

Joseph Hall, un expert au sein de l'ONG américaine Center for Democracy and Technology, avait expliqué à l'AFP que le logiciel espion ressemblait fort au programme Pegasus, mis au point par NSO Group.

NSO affirme ne pas exploiter le logiciel espion Pegasus, uniquement vendu aux gouvernements.

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