New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, déprimée par la perspective d'une récession prononcée en 2023, conjuguée à la poursuite du resserrement monétaire de la banque centrale américaine (Fed).

Vers 15H00 GMT, le Dow Jones perdait 0,15%, l'indice Nasdaq reculait de 0,68% et l'indice élargi S&P 500 cédait 0,27%.

Le S&P 500 reste sur quatre séances négatives d'affilée et sur sept baisses en huit journées de Bourse.

"Il semble que les investisseurs commencent à prendre en compte la possibilité d'une récession l'an prochain", a expliqué Jack Ablin, de Cresset Capital.

L'enquête trimestrielle de l'organisation professionnelle Business Roundtable auprès de dirigeants de grandes entreprises, publié lundi, a montré que les grands patrons voyaient le climat actuel comme moins favorable à l'embauche, aux investissements et à l'activité commerciale.

Pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, Wall Street a été trop vite en besogne, il y a une semaine, en s'emballant pour le discours du président de la Fed, Jerome Powell, qui a évoqué une possible décélération du resserrement monétaire en cours.

Les gains significatifs enregistrés ce jour-là ont été progressivement grignotés, au point de revenir à la case départ.

"Les opérateurs vendent parce qu'ils sont inquiets à l'idée que le taux directeur de la Fed aille plus haut que prévu en 2023 et que l'économie accuse davantage le coup", selon Patrick O'Hare.

Les taux obligataires reflétaient ces anticipations d'une économie anémiée à moyen terme. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se détendait, à 3,46%, contre 3,53% la veille.

Pour autant, sur le marché actions, "on ne voit pas encore beaucoup de révisions à la baisse des estimations de bénéfices pour 2023", a noté Jack Ablin.

En outre, observe le gérant, les taux des obligations d'entreprises ne s'écartent pas, pour l'instant, de ceux des emprunts d'État. En période d'incertitude, voire de récession, le risque associé au crédit des sociétés par les investisseurs augmente généralement et leurs taux grimpent.

Ces deux éléments incitent Jack Ablin a conclure que "les investisseurs n'ont pas encore de conviction quant à la sévérité de la récession".

Mais pour Patrick O'Hare, le marché s'inquiète du fait que les estimations de bénéfices pour 2023 "soient trop élevées et que les actions soient surévaluées".

Parmi les quelques rares indicateurs du jour, le coût du travail a augmenté de 2,4% au troisième trimestre aux États-Unis, soit sensiblement moins que les 3,5% attendus par les économistes, un signe encourageant quant à un possible ralentissement de l'inflation.

A la cote, le groupe agroalimentaire Campbell Soup (+3,39% à 54,78 dollars), fabricant des célèbres soupes en conserve, flambait après la publication d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice nettement supérieurs aux attentes, grâce à des hausses de prix.

La plateforme de vente de voitures en ligne Carvana était aux abois (-39,49% à 4,06 dollars), après la publication d'une note de Wedbush Securities, qui a évoqué un possible dépôt de bilan et abaissé son objectif de cours à un dollar seulement par action.

Tesla poursuivait son repli (-3,19% à 174,04 dollars), affecté par le contexte économique et le ralentissement de la demande chinoise.

Apple restait également sur la pente descendante (-1,26% à 141,12 dollars). Le président du groupe japonais de composants électroniques Murata Manufacturing a indiqué à l'agence Bloomberg s'attendre à une baisse de la production de l'iPhone 14 du fait d'un essoufflement de la demande.

tu/LyS