Cette conjoncture lui a permis de renouer avec un profit d'exploitation positif, à $1.2 milliard, contre une perte de $0.3 milliards lors du précédent trimestre. L'embellie risque hélas de ne pas durer sur le second trimestre : l'euro remonte et le cours de l'acier revient sur son support à dix ans.
Impactée par la hausse du besoin en fonds de roulement, la génération de cash de l'exploitation est nulle durant le trimestre. De son côté, la dette nette passe de $2.2 à $5.2 milliards : ceci fait suite à l'acquisition de CSP au Brésil, et à la poursuite du programme de rachats d'actions.
De manière peut-être un peu surprenante, ArcelorMittal projette sur l'année une croissance des volumes de 5%, et une croissance du chiffre d'affaires entre 2% et 3%. Ces anticipations diffèrent remarquablement d'un consensus général plus réservé, qui table plutôt sur une récession.
En témoigne une capitalisation boursière — en apparence aberrante — de x2.7 le résultat net de l'année écoulée. En réalité, le marché s'attend ici à un retour à la moyenne des cours de l'acier après le pic de la pandémie, causé notamment par la neutralisation de la concurrence asiatique.
Au-delà de ces distortions, il est difficile d'estimer une capacité bénéficiaire "normalisée" pour ArcelorMittal, en restructuration plus ou moins permanente depuis dix ans. Mais si l'on neutralise l'effet pandémie en 2021 et 2022, le profit cash moyen — ou "free cash-flow" — atteint €1 par action par an entre 2012 et 2020, tandis que le chiffre d'affaires consolidé décroît sur la période.
Attention aux effets d'optique : au cours de €25, la valorisation du titre représente donc un multiple très différent du P/E affiché.