Paris, 7 décembre 2016

En raison d'une nouvelle dynamique dans l'industrie sidérurgique liée à la surproduction d'acier chinois et de la nécessité de garantir une place majeure à l'acier dans un monde de plus en plus tourné vers la durabilité et l'économie circulaire, des innovations et des changements majeurs se produisent au sein d'ArcelorMittal Europe.

C'est autour de ces deux grandes thématiques que s'est articulée la journée presse annuelle d'ArcelorMittal qui s'est tenue à Paris autour des journalistes européens. Plusieurs cadres supérieurs du numéro un mondial de l'industrie sidérurgique et minière se sont exprimés à cette occasion.

Les intervenants ont fait part de leurs positions sur ces deux thèmes en lien avec les activités européennes d'ArcelorMittal, la Recherche et Développement du groupe et l'instauration d'un environnement plus durable chez ArcelorMittal comme dans l'ensemble de l'industrie sidérurgique.

Le problème des surcapacités chinoises en matière de production d'acier a profondément impacté la rentabilité de l'industrie sidérurgique ces dernières années et a placé la question d'un système commercial plus équitable en tête des priorités politiques.

David Clarke, responsable de la stratégie et directeur de la technologie (CTO) d'ArcelorMittal, a replacé cet enjeu dans le contexte européen : « En 2009, la Chine exportait deux millions de tonnes d'acier fini en Europe. En 2015, ce chiffre s'est élevé à neuf millions de tonnes. L'Europe représente un marché d'environ 150 millions de tonnes - un chiffre toujours inférieur d'environ 25% par rapport aux niveaux d'avant la crise de 2008 - et la consommation apparente d'acier augmente actuellement d'environ 1% par an. Nous voyons donc que l'accroissement de la demande en Europe est absorbé par des importations croissantes, les producteurs d'acier européens peinant à bénéficier de la faible augmentation de la demande. »

Évoquant la réaction du groupe face à cet environnement opérationnel difficile, M. Clarke affirme : « Notre priorité absolue cette année a été portée sur des sujets sur lesquels nous sommes décideurs. Nous avons renforcé notre bilan en définissant un nouveau plan stratégique sur cinq ans qui doit nous permettre de progresser et d'atteindre une rentabilité durable, et ce, quelles que soient les conditions de marché. Nous avons réalisé d'excellents progrès qui se sont traduits par l'amélioration des résultats du groupe sur l'ensemble de l'année. Pour autant, notre priorité reste de développer notre compétitivité et d'intervenir sur les questions de commerce déloyal et ce, jusqu'à ce que le problème des surcapacités industrielles chinoises soit résolu. »

Geert Van Poelvoorde, CEO d'ArcelorMittal Europe - Produits Plats, a fait écho à ces commentaires en ajoutant : « Nous avons mis tous nos efforts pour améliorer notre compétitivité afin que nos installations sidérurgiques européennes soient pérennes et nous avons fait d'importants progrès. »

Il a ensuite exposé les trois défis fondamentaux auxquels est confrontée l'industrie sidérurgique européenne, à savoir :

  • La législation de l'Union Européenne relative aux pays n'ayant pas une économie de marché, principalement la Chine ;
  • Le besoin pour l'Union Européenne de moderniser ses instruments de défense commerciale ;
  • Le système d'échange de quotas d'émission de CO mis en place par l'Union Européenne.

Il a également parlé des avancées réalisées en 2016 afin d'améliorer les perspectives d'avenir de l'industrie sidérurgique européenne et de relever ces trois défis, revenant sur une fin d'année 2015 difficile pour le secteur de l'acier : « Il y a exactement un an, je présidais une réunion de crise en ma qualité de président d'Eurofer. Nous nous trouvions à l'un des moments les plus sombres de l'histoire de l'industrie sidérurgique. Un an plus tard, nous sommes en meilleure position - au moins en ce qui concerne les perspectives à court terme. L'amélioration est en partie due à l'effet des mesures de défense commerciale adoptées par la Commission Européenne, lesquelles ont contribué à nous protéger contre les importations déloyales. »

M. Van Poelvoorde a également reconnu les efforts réalisés à l'échelle de toute l'industrie et visant à faire de l'acier une priorité et de « lutter pour son futur ». Il a cependant insisté sur deux problèmes majeurs sur la question de la modernisation des échanges : « Je suis reconnaissant à l'égard de la Commission Européenne pour le sérieux avec lequel elle s'est saisie de cette question. Néanmoins, nous ne sommes pas encore arrivés au résultat attendu : la procédure mise en place par l'Europe afin d'enquêter sur les pratiques de dumping présumé est bien plus lente que dans le reste du monde et les droits antidumping qui sont imposés sont trop faibles. »

Dr Alan Knight, general manager en charge de la RSE, a lui abordé le rôle de l'acier pour relever le défi de la hausse du niveau de vie dans un contexte de croissance de la population mondiale et de limitation des ressources naturelles. Il a expliqué quel rôle l'acier pouvait jouer dans l'économie circulaire - alors que l'Union Européenne débat justement de ce sujet avec des propositions législatives révisées sur la problématique des déchets. Il a évoqué plusieurs projets menés par ArcelorMittal comme le recyclage des déchets générés lors du processus de fabrication de l'acier, la transformation des laitiers d'aciérie en engrais pour l'agriculture, l'utilisation des gaz résiduaires dégagés pendant la fabrication de l'acier pour ravitailler en combustible les avions. Il a déclaré : « La notion de durabilité, à l'image de l'acier dans l'économie circulaire, donne naissance à de nouveaux modèles économiques et à des collaborations entre industries qui peuvent faire changer les choses. »

Les mesures prises par l'Union Européenne sur l'économie circulaire le prouvent : la question de la durabilité conduit à l'élaboration de nouvelles politiques.

La question d'une économie moins émettrice de carbone a été également abordée. Les intervenants ont illustré la manière dont ArcelorMittal œuvre pour la recherche et met en œuvre des procédés permettant de diminuer ses émissions de CO. Ils ont ainsi montré que l'industrie sidérurgique met bien la durabilité au premier rang de ses priorités.

Le responsable de la Recherche et du Développement d'ArcelorMittal, Dr Greg Ludkovsky, a justement parlé de cette notion de durabilité en tant que moteur du changement, à la fois en termes de processus de production dans les aciéries mais aussi de produits créés pour les clients. Il a souligné « l'opportunité de transformation » que représente un projet majeur dans le secteur du bâtiment et qui sera dévoilé en 2017. D'après une première étude réalisée sur des immeubles de bureau, cet acier utilisé dans les constructions récentes permettra de diminuer d'1/5e l'impact environnemental d'un bâtiment. Il également mis en avant la polyvalence de l'acier et les économies de coûts réalisées grâce à l'utilisation d'aciers légers et à haute résistance. « Ce type d'innovations très importantes, qu'il s'agisse d'innovations dans le bâtiment ou dans d'autres secteurs comme dans l'automobile, montre clairement que l'acier peut être une solution au défi climatique, » affirme-t-il. « Elles ont conduit à d'importantes réductions des émissions tout au long du cycle de vie de différents produits. »

Geert Van Poelvoorde a expliqué comment le segment Produits Plats du groupe met la durabilité au cœur de ses activités : « Nous comprenons l'importance de la lutte contre le changement climatique et nous sommes engagés à faire de notre mieux pour réduire les émissions. D'un point de vue européen, je peux vous assurer que la réduction de nos émissions de carbone est cruciale. »

Cependant, il a aussi déclaré : « La méthode de l'Union Européenne visant à construire une économie plus sobre en émissions de carbone et le système d'échange de quotas d'émission est le plus dur défi auquel nous sommes confrontés ». Ceux-ci ne tiennent pas compte des réalités de l'industrie sidérurgique puisqu'ils ont été conçus pour le secteur de l'énergie, qui est un marché régional : « Ce système ne fonctionne pas pour l'industrie de l'acier qui est une industrie mondiale. Si les producteurs européens doivent payer cette taxe sur le carbone mais si les producteurs, ailleurs dans le monde et exportant en Europe ne le font pas, cela mettra les producteurs européens en position de désavantage concurrentiel. Ce système ne reconnaît pas le contexte de la fabrication de l'acier. Même si toutes nos activités étaient alimentées par des éoliennes, nous générerions malgré tout des niveaux très importants de CO dans la mesure où la majorité de nos émissions de CO sont générées lorsque le minerai de fer est transformé en acier. Il s'agit d'une réalité chimique incontournable. »

Il met en garde : « Si la législation était adoptée dans sa version actuelle - ce qu'on appelle la phase 4 du SEQE, prenant effet en 2021 - les conséquences pour l'industrie sidérurgique seraient extrêmement graves ». Nous espérons fermement que le SEQE dans sa forme actuelle n'aboutira pas car il pourrait avoir des effets néfastes et préjudiciables sur l'industrie sidérurgique européenne. »

Geert Van Poelvoorde a souligné que l'objectif d'ArcelorMittal Europe et de l'industrie sidérurgique dans son ensemble, qui exigent des changements tant en matière de défense commerciale que de législation relative au carbone, est d'obtenir des conditions de commerce équitables à l'échelle mondiale : « En tant qu'industrie, nous n'avons absolument rien contre la concurrence - nous y sommes au contraire favorables. Ici en Europe, nous avons des installations industrielles tout à fait efficaces et compétitives sur le plan mondial ».

Louant la force de l'industrie sidérurgique européenne, Geert Van Poelvoorde a rappelé aux journalistes que l'Europe pour de nombreuses raisons est un excellent endroit pour produire de l'acier : « Le fait qu'ArcelorMittal Europe emploie plus de 83 000 personnes dans l'Union Européenne le prouve. Et je suis convaincu qu'avec un cadre législatif approprié, l'industrie sidérurgique en Europe pourra continuer à prospérer et atteindra les objectifs fixés par l'Europe dans les domaines de l'économie circulaire et du changement climatique. »

Il a malgré tout exprimé son inquiétude quant aux propositions législatives mettant en danger la fabrication d'acier en Europe : « Je suis inquiet car les propositions qui ont été mises sur la table aujourd'hui mettent notre industrie en péril. Nous avons fait des progrès l'an dernier pour mieux faire entendre notre voix, mais il y a encore beaucoup de travail à accomplir pour faire en sorte que l'industrie sidérurgique bénéficie de règles du jeu équitables et d'un cadre réglementaire adapté.

Chez ArcelorMittal, nous avons mobilisé toutes nos énergies pour améliorer notre compétitivité afin d'avoir des exploitations sidérurgiques durables en Europe. Nous restons absolument déterminés à atteindre cet objectif et à maintenir notre position de numéro un mondial de l'exploitation sidérurgique et minière. »

Pour lire le discours intégral de Geert Van Poelvoorde (en anglais) : cliquez ici

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