(Actualisé avec précisions et perspectives)

PARIS, 6 mai (Reuters) - Natixis a fait état mercredi d'une perte nette de 204 millions d'euros au premier trimestre liée à une moins-value sur la cession de ses parts dans l'assureur-crédit Coface et a porté à 193 millions d'euros son coût du risque afin de faire face notamment à son exposition au secteur de l'énergie.

Le groupe a cédé en février les 29,5% qui lui restait au capital de Coface au groupe américain Arch Capital, pour un montant évalué à environ 480 millions d'euros. Cette opération a généré une moins-value estimée à 112 millions d'euros, a indiqué Natixis.

Hors l'intégration de cette moins-value, la perte nette de Natixis ressort à 87 millions d'euros alors que le résultat brut d'exploitation a chuté de 57% au premier trimestre marqué par la crise du coronavirus.

Le produit net bancaire de Natixis a reculé de 11% sur la période, à 1,75 milliard d'euros, pénalisé par les forts mouvements de marché en mars en raison de la crise sanitaire. Les revenus ont aussi souffert à hauteur de 130 millions d'euros des activités de la banque sur les dérivés actions liés aux dividendes.

La banque française, très présente sur le métier de la gestion d'actifs, a augmenté ses provisions sur le secteur du pétrole et gaz, sur lequel elle était exposée à un risque de défaut à hauteur de 10,1 milliards d'euros à fin mars.

Son exposition atteint 2,5 milliards d'euros, dont 1,1 milliard aux Etats-Unis, sur les producteurs pétroliers indépendants et les sociétés de services vulnérables à la chute brutale des cours du pétrole.

"Un test de sensibilité sur le coût du risque a été conduit avec un scénario macroéconomique sévère. Ce dernier ferait notamment état d’une baisse du PIB français de 9% en 2020", indique Natixis.

"Dans un tel scénario, sur le reste de l’année 2020, le coût du risque pourrait être en ligne avec celui du premier trimestre 2020 ou modérément supérieur", prévient la banque.

Natixis évoque également des "fraudes" pour expliquer la hausse du coût du risque sans fournir plus d'explications dans son communiqué de résultats.

"Dans un contexte aussi incertain, il nous a paru préférable de repousser l’annonce de notre prochain plan stratégique à l’horizon de la fin 2021", a annoncé le directeur général, François Riahi, cité dans le communiqué.

La banque a aussi annoncé l'abandon de ses objectifs 2020, rendus caducs par la détérioration des perspectives économiques et financières. (Blandine Hénault et Maya Nikolaeva, édité par Jean-Philippe Lefief)