Areva perd 2,25% à 25,80 euros au lendemain de la nomination de Luc Oursel à la tête du spécialiste public du nucléaire. Selon les observateurs, cet ingénieur du corps des Mines de 51 ans apparaît comme un homme de compromis entre les tenants d'une rupture brutale avec la stratégie de la présidente sortante, Anne Lauvergeon, et ceux qui prônaient une certaine continuité. Il était jusque là le numéro deux d'Areva, directeur général délégué en charge du marketing, de l'international et des projets.


En cette période troublée par les évènements récents de Fukushima et ses impacts potentiels négatifs à court et moyen terme, Oddo estime qu'un changement à la tête d'Areva présente des risques.

Certes, Matignon a fait le choix du compromis en choisissant une candidature interne,et donc, un connaisseur du nucléaire mais aussi des arcanes d'Areva. A ce titre, outre les succès commerciaux, il a aussi partagé les difficultés de Mme Lauvergeon (EPR en Finlande, contrat Abu Dhabi).

Pour autant, l'homme pourrait ne pas faire l'unanimité en interne, redoute le broker. Ainsi, 17 des 19 membres du comité exécutif (à l'exception d'Anne Lauvergeon et de Luc Oursel lui-même) ont adressé hier une lettre à Jean-Cyril Spinetta, Président du Conseil de Surveillance, en faveur d'Anne Lauvergeon. Ceci pourrait être le prélude à une période troublée au sein d'Areva même.

Luc Oursel va devoir convaincre que le choix de l'Etat est le bon, tant en interne qu'en externe (EDF, actionnaires, clients). Il va par ailleurs devoir communiquer rapidement sur les impacts de Fukushima sur les perspectives du groupe à court et moyen terme, ajoute l'analyste.