Areva (+6,77% à 4,068 euros) affiche une des plus fortes progressions du marché SRD alors que ses administrateurs ont validé le projet de recapitalisation et accueilli favorablement l'offre d'EDF sur Areva NP. Dans le détail, une augmentation de capital de 5 milliards d'euros va être lancée afin de renforcer le bilan du groupe nucléaire. Actionnaire à 89%, l'Etat s'est engagé à participer à l'opération, à laquelle des investisseurs tiers minoritaires seront conviés, et à en assurer le plein succès en conformité avec les réglementations européennes concernant les aides d'Etat.

Le montant finalement retenu est plus élevé que ce que les dernières informations de presse laissaient entendre, soit une enveloppe de 4-4,5 milliards d'euros. L'augmentation de capital annoncée était une des mesures envisagées par le groupe nucléaire dans le cadre de son plan de refinancement présenté mi-2015. Ce dernier était basé sur une évaluation des besoins de financement du groupe de 7 milliards d'euros sur la période 2015-2017.

C'est aussi dans le cadre de ce plan que s'intègre la cession de la filiale Areva NP à EDF. Les administrateurs d'Areva ont donné hier leur accord pour finaliser les discussions avec l'électricien sur la base de son offre valorisant Areva NP 2,5 milliards pour 100% du capital. Le projet comprend un mécanisme de complément de prix, fonction notamment des performances d'Areva NP sur la période 2017-2018, pouvant atteindre un montant maximum de 350 millions d'euros. Le scénario retenu suppose que Areva conserve une participation stratégique d'au moins 15 % dans sa filiale.

Le groupe nucléaire est également engagé dans la cession de Canberra - l'offre de Mirion-Charterhouse a été retenue fin décembre - et dans celle d'Areva TA. Cette double opération pourrait rapporter 800 millions d'euros selon Oddo Securities.

En plus du plan de refinancement qui a donc franchi deux nouvelles étapes importantes, Areva mène un plan de rétablissement de sa compétitivité. Ce dernier continue à porter ses fruits puisque le groupe a relevé sa prévision de cash-flow net pour 2015. Ce dernier est désormais attendu à -0,6 milliard d'euros alors que le groupe avait annoncé mi-décembre une prévision de -1,2 milliard. En 2015, les économies générées par le plan de compétitivité ont été supérieures aux décaissements engagés.