Les procureurs du Texas ont décidé d'abandonner certaines charges contre le groupe chimique français Arkema et l'un de ses responsables, poursuivis dans le cadre de l'incendie qui a fait rage pendant plusieurs jours dans son usine de Crosby, au Texas, en août 2017.

L'incendie s'était produit après le passage de l'ouragan Harvey, qui entraîné une panne des systèmes de refroidissement des substances stockées sur le site. Vingt-et-un membres des services de secours avaient été soignés après la catastrophe.

Les accusations d'agression contre la société française de produits chimiques et le responsable de la logistique Michael Keough "ne peuvent pas être prouvées au-delà de tout doute raisonnable", ont écrit les procureurs dans une requête déposée vendredi devant un tribunal du comté de Harris.

Le juge en charge de l'affaire ne s'est pas encore prononcé sur cette requête. Rusty Hardin, avocat de la défense d'Arkema, a refusé de commenter cette information, par l'intermédiaire d'une porte-parole.

Le directeur général d'Arkema North America, Richard Rowe, et l'ancien directeur de l'usine de Crosby, Leslie Comardelle, continuent de faire face à des charges dans cette affaire.

Le procès a été suspendu au printemps en raison de la pandémie de coronavirus.

Les dirigeants sont passibles de cinq ans de prison pour mise en danger de la vie d'autrui et l'entreprise encourt une amende d'un million de dollars. Tous ont plaidé non coupables.

Les avocats de la défense avaient reproché aux pouvoirs publics de chercher à "criminaliser" une catastrophe naturelle et insisté sur le fait que l'entreprise ne pouvait pas prévoir l'ampleur des inondations qui ont perturbé l'alimentation du système de secours censé empêcher les substances volatiles de prendre feu.

Plus de 160 tonnes de produits chimiques ont brûlé dans trois incendies distincts, selon un rapport du US Chemical Safety Board.

(Gary McWilliams, version française Jean-Michel Bélot)